Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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advise que dans peu de jours on estime qu'elle passera le destroict de Calais, à la poursuitte de son dessein sur noz costes. Vigilate Batavi. Avec l'aide de Dieu praevisa minus ferient, et le Roy d'ici continuant à luy denier le raffraichissement de ses portz, elle se trouvera embarassée plus que Don DiegoGa naar voetnoot1) ne s'est voullu imaginer. Je vous ay dernierement rempli de l'espoir de grands mouvemens de cette cour. Il est vray que S.M.té envoya sommer le Roy d'Espagne à se joindre avec luy contre l'Empereur, s'il ne vouloit avoir la guerre declarée entre eux deux, mais ce courrier au sortir presque de la ville fut rencontré par l'agent CottingtonGa naar voetnoot2), revenant d'Espagne avec des plus belles asseurances pour le mariage et le Palatinat que jamais. Cela a esté capable de tellement rallentir le Roy, qu'il devint soudainement d'advis de retirer ou mollifier sa premiere depesche, contre l'opinion de son Conseil, qui fit instance de la faire passer. A present je ne sçay où ilz en sont; on m'asseure diversement que le gentilhomme a esté arresté ou detenu pour quelque temps; si cela est, concluez factum infectum esse, et apprenez à ne vous fier aux Angloiz, certes non pas à leur Roy. Car pour le coeur des subjets, il est parfaictement nostre, dont avons veu les preuves par l'applaudissement extraordinaire sur le succès devant Berghen. Il y a seulement ces maudites contentions des Indes qui nous entrenaigrissent, et cet espine levée, l'Angleterre ne sera plus qu' Hollande. Mais, Seigneur, quand sera-ce? Encor ne sommes nous à bout de cette toile de Penelope, et desjà par les derniers adviz des Indes on nous menace de nouveaux malentenduz, de nouvelles plaintes. Mais j'espere que n'aurons garde de nous engager au delà de nostre commission, qui seule nous a cousté par trop de temps et de peine. Toute la sepmaine passée nous n'avons faict qu'aller et venir à Hampton Court, pour y trouver noz commissaires, que le Roy y detenoit pour le subject de ses furieuses deliberations, de quibus supra, sans rien conclurre toutefois de substantiel, comme ne ferons jamais, sans l'intervention du Roy. Or voilà qu'il a dit adieu à Londres et sa province pour presques tout l'hiver. Demain il partira de Theball à Roiston, de là apres quelques jours à Nieumarquet, par des chemins où on se crotte à loisir. Si faudra il un jour l'y aller veoir et quoyqu'il fasse du nonchalant ès affaires, nous nous resolvons de demander des navires à noz superieurs et luy dire vertement que ne sçaurions plus demeurer. Si par apres il a envie de nous arrester - car c'est le mistere, de nous garder à l'avantage, pour nous traicter selon qu'avec l'Espagne on s'entendra plus ou moins bien - au moins le fera on parler clair, qui sera autant gaigné, qu'on aura de quoy pallier sa patience. De Londres, ce 7/17e d'Octob. 1622. |
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