Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend164. Aan zijn vader. (K.A.)*Par les dernieres de ma mere j'apprins que le monde avoit commencé à s'alarmer de certain bruit de ma chevalerie, et ne jugeray pour lors à propos de rien respondre la dessus, veu que de faict il n'en estoit rien, et ne puis m'imaginer que c'est qui en peut avoir donné occasion. A cet heure cy que cette fable est jouée jusques à peu près du Plaudite, j'ay pensé ne vous en devoir cacher l'evenement, en esgard specialement que le S.r CecillGa naar voetnoot7), qui sera le porteur de cette soubz le pacquet de mes maistres, y a esté un des principaux acteurs; dont seroit ce chose peu compatible avec la courtoisie et gratitude de ceux qui m'appartiennent, qu'il n'en receust les remerciemens meritez et convenables; il me dit que certain affaire se luy presente, auquel il aura besoin de la faveur de vostre entremise; je vous prie donc qu'il puisse ressentir, qu'en cas de bon office on ne reçoit rien pour rien chez nous. Je me dispense, jusques au retour, de vous rendre compte de ce procedé; le dit S.r Cecill vous informera particulierement des motifs sur lesquels le S.r de | |
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Sommelsdijck luy a faict fonder cette instance aupres du marquis de BuckingamGa naar voetnoot1) et autres, qu'on a jugé y devoir employer. J'adjousteray bien, qu'à la premiere ouverture de l'affaire envers un des grands, quoyque bien affectionné, nous fumes rebutez par des considerations que le peu de courage d'iceluy faisoit alleguer sur la qualité de ma charge en l'ambassade, où mesmes quelqu'un des ambassadeurs avoit encor à recevoir le mesme honneur, item de la consequence que cela donneroit aux secretaires d'autres ambassades, etc., mais incontinent le zele que le S.r de Sommelsdyck y a apporté des le commencement - comme qui m'en a esté le premier moteur et autheur, sans que jamais je luy en eusse touché le moindre mot - luy fit trouver des expediens plus apparents et des instruments plus peremptoires, comme sont ceux que je viens de nommer; par la conduitte d'iceux l'affaire est presentement conduitte à ce point que de jour en jour j'en attends la patente scellée et signée; sur quoy noterez, s'il vous plaist, que m'ayant esté offert le choiz, ou de l'accollade par la main du Roy, ou de la patente, par advis de ce mien directeur per omnes casus, je me suis premierement fait asseurer de cettecy, pour par apres, l'occurrence le portant, choisir quelque occasion propre pour la ceremonie exterieure, quoyque, à l'exemple de plusieurs autres meilleurs que moy, je pourroye me passer et me passeray peut estre de cette fanfarre, sans laquelle la chose ne laisse d'estre ce qu'elle estGa naar voetnoot2). Car d'ailleurs j'ay besoin de ne beaucoup remuer par consideration du troisiesme de mes maistres, le gros homme de Zelande que sçavezGa naar voetnoot3). Il y a longtemps qu'il est venu corner aux oreilles du S.r de Sommeldyck que n'ayant à recevoir cette qualité au partir, il n'entendoit d'y souffrir aucun esgal de la suitte, et semblables discours pour le sonder; mais l'autre a tousjours trouvé moyen de s'en defaire froidement, pour ne me veoir frustré de ce qu'il juge si important à la suitte de mes avancements plus apparents. Je perdroye du temps à vous semondre de luy en voulloir faire une bonne longue lettre in genere demonstrativo, car considerant ce tesmoignage si exprès, au delà de tant d'autres, de son affection envers moy, je m'asseure que n'y voudrez rien negliger, veu mesmes qu'outre le contentement que luy en donnerez, vous recevrez celuy par sa response de l'entendre glosser sur les avantages que je doibs esperer de ce lustre personnel. L'Eternel soit loué de tout et le fasse redonder à la gloire de son nom, l'advancement du bien de ma patrie, et le salut de mon ame, laquelle, je vous proteste n'avoir en cecy esté chatouïllée d'une folle vanité, qui fust capable de l'enfler de ses propres mouvements, mais s'y estre laissé mener par tel qui, apres une suitte d'avancements si heureuse et signalée, à bon droit se doibt presumer d'entendre quelles sont les marches les plus avantageuses à quel colmo d'honore virtuoso, où une ambition irreprochable nous meine. Pour conclurre ce narré, que j'auray moyen de vous deduire un jour en destail, | |
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Dieu aidant, je vous doibs aviser pour le respect des inconvenients de jalousie et autres surnommez, qu'il sera bon de ne rien esclatter de tout cecy hors de chez nous, premier que le pot se descouvre soy mesmes, ou que j'en baille un autre advertissement. Pour nostre negotiation je ne veoy point qu'en Aougst encore nous puissiez vous attendre, qui certes est une pitié pour d'aucuns; en mon particulier peut estre n'en doibs je estre plaint; d'autres voudroyent payer l'argent que j'y auray desservi pour tant s'exercer in tam splendida palaestra. Londres, ce 25e Juill. 1622. |
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