Briefwisseling. Deel 1: 1608-1634
(1911)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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60. Cesare Calandrini. (L.B.)A ceste fois nous jouerons au monde renversé. J'attendoi de vous quelques nouvelles du Synode, mais je voi bien que, ne l'aiant pas fait encore, je vien assez a temps pour vous les donner. Sçachez donc, Mons.r, que vous me trouverez a Dort, si vous me cerchez. Suis arrivé Dimanche au soir justement a propos, pour voir l'action de hier matin, la plus memorable qui n'ait encore esté veüe en tous ces deux mois. Bref, sur tous leurs refus, et de libertate illimitata, et de ordine agendi, etc. on a trouvé bon de les appeller encore ceste une fois, pour leur demander qu'ils respon[disse]nt categoriquement, s'ils veulent obeir aux decrets de Mess.rs les Estats et du Synode, ou non, et en cas que non, que le Synode passera oultre ad rem ipsam ex ipsorum scriptis judicandam. Comparus les Remonstrans et demandez comme dessus, EpiscopiusGa naar voetnoot1) a respondu qu'il avoit un escrit, auquel la question estoit respondue. Le preses pressa que la volonté des Messieurs estoit, qu'ils respondissent categoriquement, en un mot, oui ou non. Il insista qu'il leur fut permis de le lire. On demanda l'escrit, pour le donner a Mess.rs les deputez de l'Estat. Ils le donnerent. On leur comanda de sortir. L'escrit fut leu par HeinsiusGa naar voetnoot2). Somma, ils disent ne pouvoir obeir aux decrets, pour estre contre leur conscience, contre Dieu et contre nature. Toutesfois qu'ils proposerent leur sentence sur les points controversez, sous les conditions par eux proposeez le 29 Dec. et 12 Janv., qui est de illimitata, et ordine agendi - combien qu'en cet escrit mesme s'oublians, ils disent ne vouloir disputer de ordine agendi - esquelles toutes ils persistent encore. Puis estoit adjoincte a la ditte protestation une longue declaration sur le premier des cinq poincts. On les a appelez, et demande si tous encore adheroient a cet escrit. Ont tous respondu qu'oui. On leur a comandé de le soussigner avecq leurs noms, et l'ont fait. Puis le preses avecq une longue et aspre harangue - selon que le Synode avoit jugé - leur aiant remonstré leurs mauvaises procedures, mensonges, et censuré leur obstination, leur a donné leur dernier congé pour n'y revenir plus. Ils sont sortis en murmurantGa naar voetnoot3). Maintenant on examine leur escrit in 1. articulum, secluso auditorio. Voila en response de vostre lettre envoiée par Monsr. de RavoireGa naar voetnoot4), qui estoit arrivé 7 ou 8 jours devant mon depart. Il m'a chargé de force de ses lettres pour la Haye. Permettez que je vous en charge, n'estant point asseuré si j'y viendrai, et en tout cas, ne voulant plus retenir les lettres. Surtout vous recommande celle a Mons.r du Boys, pour estre de mon frere BurlamacchiGa naar voetnoot5). Je ne manquai pas de faire vostre message incontinent a Mons.r nostre bon archevesqueGa naar voetnoot6), qui le reçeut avec grande demonstrance de son affection envers | |
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vous. Mons.r Burlamacchi estoit en intention de vous escrire, et ce dit il, vous donner des bonnes nouvelles. Mais par la precipitation de mon voyage, ne peut; ce sera par la prochaine, les occasions ne leur manquant. Vous aurez veu le D.r GoodeGa naar voetnoot1), avecq lequel je suis venu. Il vient avecq commission du Roy en la place du D.r HallGa naar voetnoot2). Je ne vous ai peu escrire plustost pour l'incertitude de mon logis. Maintenant je le prens avecq Mons.r DiodatiGa naar voetnoot3) chez M.re Jean de Grave, maistre de l'escole françoise. Je ne fai plus conte de vous escrire, mais de vous voir ici coram, comme la raison le veult. Toutefois si vous ne veniez si tost, faittes moi au moins sçavoir en un mot, si vous vivez et comment, et tous les vostres, principalement le bon pere, si les gouttes ne le desgoustent trop. Je lui souhaitte de par nostre bon Dieu vie longue et consolée en sa venerable viellesse, et selon la reverence que je lui porte, vous prie tres humblement lui baiser les mains de ma part. Comme aussi a Mad.lle vostre mere, Mons.r Maurice, Mesd. vos soeurs, et s'il y a quelqu'un en la Haye que je cognoisse, selon vostre discretion. A vous mesmes premierement et dessus tous, mon cher coeur and with a piece of my liver. A Dieu. De Dordrecht, ce 15 Janv.r 1619. Et bon nouvel an. |
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