valeurs socio-catholiques. Il mettait surtout l'accent sur la
nécessité d'une très forte participation des partenaires sociaux (patrons et
salariés) dans la politique européenne.
Le chapitre 5 est consacré au socio-démocrate G.J.N.M. Ruygers (1911-1970), dont
la pensée politique s' était formée dans les colonnes de la revue catholique
hollando-flamande Brabantia Nostra et celles du Het Gemeenbest à tendances fascistes. Ruygers partageait les idées
fonctionalistes de son président de section, mais soulignait davantage encore
que Van der Goes la nécessité d'une politique pragmatique, libérée d'un certain
nombre d'idéologies profondes.
Deux autres membres du parti de Serrarens ont par la suite repris les principes
catholiques dans la politique européenne: E.M.J.A. Sassen (1911-1995) a souligné
l'importance d'un système européen d'organisation professionnelle de droit
public, construit sur le modèle catholique des tâches subsidiaires
gouvernementales. Pour le successeur de Sassen, Marga Klompé (1912-1986), les
meilleures chances de succès pour les principes catholiques se situaient dans
une Europe uniquement continentale - qui excluait donc le Royaume-Uni et le
Parti Travailliste alors au pouvoir - dirigée par le Conseil de l'Europe.
Les trois derniers chapitres sont réservés aux représentants des partis
politiques plus petits qui ont soutenu - non sans réserves- les motions-Van der
Goes/Serrarens. J.J.R. Schmal (1894-1966) représentant l'Union Chrétienne
Historique, de signature protestante, qui était convaincu qu'une participation
de son parti à une politique supranationale ne ferait qu'ajouter à l'influence
du protestantisme. H.A. Korthals (1911-1976), libéral, a mis l'accent sur l'
importance d'une coopération européenne dans le cadre du ‘laissez-faire,
laissez-aller’. J.A.H.J.S. Bruins Slot, enfin, représentant du plus ancien parti
politique chrétien protestant néerlandais (le Parti Anti-révolutionaire) s'est
révélé - en réaction à sa déception dans les Nations Unies- partisan d'une
union européenne basée sur la doctrine de l'antithèse: un christianisme uni, une
alliance des protestants et des catholiques en Europe.
La conclusion de cette thèse est double: d'une part, les signataires des motions
divergeaient largement dans leurs pensées suprana-