Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 15
(1996)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6716. 1644 februari 18. Van C. Marin.Ga naar voetnoot1Monsieur, Les cantons protestans ont esté ensemble à ArauGa naar voetnoot2 pour y deliberer sur le fait d'une defensive en cas qu'ils fussent attaqués par les Bavarois ou par d'autres, la mesfiance estant si grande entre eux et les cattoliques qu'ils ne sçavent bonnement de qui se fier. On se restranche aupres d'UberlinghenGa naar voetnoot3 et je me doubte qu'on puisse sauver ceste place-là, les François ayant peu de bonne infanterie, quoyqu'ils disent d'en vouloir lever gran[d] nombre, car en Allemagne il y en a bien peu. Je souhaitte que la guerre de Denemarc soit bientost appaisée; sans cela la France aura de la peine à resister en tant de lieux, et cependant l'Austriche en profitera de tous costés. La levée des Venetiens se fait bien lentement tant que le passage par la Suisse n'est pas asseuré, et celuy des Grisons s'accroche derechef sur des nouvelles difficultés à cause du peuple, qui ne veut pas ratifier l'accord que les chefs grisons ont fait avec le residant de Venise CavazzoGa naar voetnoot4 | |
[pagina 148]
| |
Ga naar voetnoot4 si la Republique ne consente à une ligue avec les Grisons, | |
puisqu'ils craignent quelque danger pour leur pays à cause de la permission dudit passage. Ils sont derechef assemblés à Coire pour resoudre cest affaire pleine de difficultés pour les Venetiens. Le cardinal Bichi est encore à Venise, mais il en doit partir bientost pour RomeGa naar voetnoot5 pour mettre la derniere main à la conclusion de son traitté, dont il a fait le project avec les colliguez. Le pape se va remettant peu à peu, mais il ne donne point d'audiance encore et cependant ses nepveux se preparent à la guerreGa naar voetnoot6 et attendent un bon chef de guerre du duc de Bavieres. J'attend[s] avec impatience la resolution de nos seigneurs touchant la residance de Benfeld,Ga naar voetnoot7 et si elle ne sera à mon advantage je seray contraint de partir d'icy honteusement et solliciter mon payement en Suede, car icy [il] m'est impossible de vivre plus d'emprunt. Du reste je confereray avec vous en venant à Paris, s'il plait à Dieu. Aussy est-il temps qu'après unze ans de service j'en cerche ma recompence de ce que j'ay pati à cause de ma charge. Je demeure, monsieur, vostre serviteur tres humble,
| |
De Zurig, ce 8 du Febvrier l'an 1644.
Il y a quelque bruict de la mort de nostre TorsonsonGa naar voetnoot8 et du roy de Denemarc, dont le dernier ne seroit à regretter. | |
Bovenaan de brief schreef Grotius: Rec. 2 Martii. En in dorso: 8 Febr. 1644 Marin. |
|