Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6460. [1643 oktober 3]. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, On envoye d'icy le duc d'AnguienGa naar voetnoot2 pour commander à l'armée que le duc d'Angoulesme rassemble des garnisons, la mener contre les Bavarois qui sont deça le Rhin, et les battre s'ils ne repassent le Rhin. Ce qu'on croit qu'ils feront et en ce cas-là on laissera au marescal de Guebrian tant des gens qu'avecq les siens il aura quinze mille hommes, suffisants pour passer le Rhin et s'y establir et faire de progres, principalement si quelques trouppes de madame la landgravin s'approchent vers ces quartiers, ce qu'on souhaitte icy. Les princes icy, mesmes le duc d'Orleans et le prince de Condé, par leurs lettres donnent au prince palatin le titre d'electeur; mais non pas le cardinal Mazarin. Monsieur de Chavigni a esté deux fois près le duc de Beaufort, qui est gardé fort estroictement. Les ambassadeurs pour les trois paix sont sur leur depart. Le marescal de Chatillon guarde les frontieres contre le Pays-Bas. D'Italie nous apprenons que les Toscans ont eu une victoire sur les gens des Barbarins près de Montgiovin et qu'ils y ont faict mille prisonniers, quelqu'uns de qualité; autres disputent cette histoire. D'Espagne, que le 3 de Septembre le duc [de] Bressé a pris en mer l'admirale de Naples, un galion et deux navires près de Cap de Gatte, guere loing de Cartagene. Que le dixiesme du mesme mois le marescal de La Motte-Odincourt a defaict douze cents hommes, qui sur de barques estoyent venus pour investir Flix. Que les Portugais ont douze mille hommes à pied, deux à cheval près de Badajos et six mille en Gallisse. Que l'argent manque tellement au roy d'Espagne qu'on n'a pas trouvé de quoy fournir aux frais de la solennité du serment que l'Arragon et d'autres roiaumes debvoient faire à l'infant d'Espagne. Que le roy d'Espagne a faict defence à son armée de nuire aux Catelans et employe plusieurs Catelans dans les hautes charges de laditte armée. D'Angleterre, que le roy d'Angleterre n'ayant peu prendre Clocester à pris Excester, qui vaut bien autant. Que le project du ligue faict en Escosse a esté approuvé par les parlamentaires d'Angleterre, hors quelques changements qui ont esté faicts au gré des commissaires escossois qui sont à Londres. D'icy on travaillera pour le restablissement de l'autorité royale et des evesques, si tant est que le roy donne des asseurences de se vouloir joindre avecq la Suede et la France pour le restablissement de la maison palatine en cas que par la conference on ne le puisse obtenir. Certe, de la conference il y a peu à esperer pour cela, puisque Isola, resident de l'empereur à Londres, et le duc de Baviere par ses lettres au roy de Dennemarq declarent ne vouloir souffrire que de l'affaire palatin on traitte ailleurs qu'à Vienne. Ceux de Wirteburg et Noremberg sont allés chez eux pour | |
se refraichir, comme on croit que fairont aussi ceux de Saxe et de Brandenburg. L'assemblée pour cela ne lairra pas de continuer la besoigne et de conclurre par les presents. Je suis, monsieur, vostre tres humble serviteur. | |
On dit que l'armée des Espagnols en Catalogne est de quatorze mille à pied, quatre mille chevaux. Les Escossois avant que de marcher en Angleterre demandent des parlamentaires anglois un million. Trin est pris, quatre navires de Duinkerque coulés à fond près de Carthagene le lendemain de la bataille gaignée par le duc de Bressé. Boulei est revenu icy de la part de duc Charles et monsieur de Chavigni a veu deux fois le duc de Beaufort. On nous promet que l'armée du marescal de Guebrian sera de quinze mille hommes. Plusieurs galeres de Naples et de Sicile vont en Espagne et portent mille cinq cents Allemans et quelques Espagnols de l'Italie. On imprime icy qu'outre la ville d'Excester, Biddeford, Appleford, Burnstapel tout Northumberland, Comberland, Westmerland, le pays de Durham, tout le pais de Walles et en iceluy le port de Milford, sont au roy d'Angleterre et que sa Majesté a douze mille gens à pied, six mille chevaux en son armée, outre ceux qu'a le general Wilmot, cinq mille qu'envoyera le comte de Niewcastel, et sept mille que leve le prince Maurice, avecq lesquelles trouppes ceux qui sont pour le roi esperent d'enclurre les parlementaires. On y adjouste que Hul est bloquée par ledict comte de Nieucastel et que les matelots de Warwyck se mutinent pour ce qu'ils ne reçoivent pas ce qu'on leur avoit promis. De tout ceci je voudrois estre bien asseuré, ayant autant d'affection pour le roy d'Angleterre que sçauroit avoir aucun Anglois et ne laissant pas tousjours de servir à sa Majesté autant qu'est en mon pouvoir. | |
Bovenaan de copie staat: A monsieur Wicquefoort. |