Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 10
(1976)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4410. [1639 december]. Van C. HuygensGa naar voetnoot2.Monsieur, Je viens vous desrober un quart d'heure de ce loisir que vous employez si dignement, mais madame De Groot en respondra. Il luy pleust me dire en vostre nom, sur l'heure du depart de S.A.Ga naar voetnoot3 de la Haye, qu'ayant ouy parler de quelque froideur survenue entre monsieur de SaumaiseGa naar voetnoot4 et moy, vous désiriez que cela fust accommodé, et qu'après avoir rencontré assez de malvueillance icy, il se conservast les amiz qu'il y a de reste. Voyci donq des fueillets, monsieur, qui pour ma descharge vous apprendront comme je n'ay jamais songé à faire desplaisir à monsieur de Saumaise, et que quand mesme j'ay apperceu, qu'il s'estoit laissé emporter à m'en faire publiquement sans subject, dans une préface invective contre monsieur HeinsiusGa naar voetnoot5, je ne m'en suis faict que plaindre à monsieur RivetGa naar voetnoot6, son amy, qui en désadvouant son procédé en mon endroict, comme a faict tout le monde, en receut pourtant cette lettre, que je me suis trouvé obligé de commenter du mieux qu'il m'a esté possible, ne craignant point de lever le bouclier contre un adversaire si puissant et en sa langue - que je n'ay jamais ouy parler en France - parce qu'à mon advis la vérité me secondoit. Vous en jugerez, s'il vous plaist, et me ferez faveur particulière de me dire, s'il vous semble que, tant serviteur que je suis de ce grand personage, en une douzaine de très-mauvais vers, mais très-innocens, j'ay mérité le traictement qu'il me faict dans ceste estrange préface, et si je m'en défens hors de propos. Le poème en question se trouve au livre de monsieur Heinsius sur le Nouveau TestamentGa naar voetnoot7, la préface devant celuy de monsieur Saumaise De modo usurarum. Pour toute la matière, monsieur, je n'implore que vostre justice, mais pour | |
toute la façon j'ay besoin de vostre faveur. Coulez en les défaults aveq ce qui est deu de connivence à une plume qui n'est plus de l'escole, et qui véritablement a perdu l'habitude de se parer dans la presse des occupations publiques. Je veux dire, que de cheval de manège je suis devenu courreur, et n'entens plus qu'à dépescher et gaigner pais. Dieu vous comble de félicitez aussi infinies que le sont voz mérites. Je l'en prie du coeur et demeure | |
Boven aan staat: Ad Grotium, non missa. |
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