Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 10
(1976)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd4247. 1639 augustus 11. Van Ch. MariniGa naar voetnoot7.Monsieur, Pour toutes nouvelles nous avons icy que le duc de LonghevilleGa naar voetnoot8 ayant assiégé le cardinal de SavoyeGa naar voetnoot9 dans Cuneo bien estroitement; le prince | |
ThomasGa naar voetnoot1 pour délivrer son frère avec une notable diversion, ayant choisy mille dragons et 700 chevaux, tous Allemans, a surpris par escalade la ville de Thurin le 17/27 du passé y ayant tué presque tous les François qui estoyent accourus à la défence de la porte du Po, que les bourgeois mesmes ayant eu correspondance avec le prince et donné à ses gens des eschelles, avoyent ouverte pour y faire entrer la cavallerie. La duchesseGa naar voetnoot2 bientost advertie du danger et de la thrahison avec ceux de sa suite s'est retirée dans la citadelle où elle est assiégée et le prince Thomas luy offert capitulation à son choix pourveu qu'elle luy délivre 20 des principaux de sa faction. Cependant pour n'estre serré an milieu il fait une tranchée jusques au Po environ 10 milles d'Italie et une autre terrasse contre la citadelle pour n'estre offencé du canon d'icelle. Les François seront contraints de lever le siège de Cuneo pour aller au secours de la duchesse et les Espagnols iront d'un autre costé pour desgager le prince, de façon que de iour à autre on attend l'office d'une bien sanglante bataille. Voilà un grand coup d'estat qui renversera tout à fait les desseings des François en Italie, sur tout ores que les traittés des Grisons avec Espagne son[t] conclus, non obstant toutes les protestations du peuple contre les artifices Espagnol[s], dont ils ont usé à le tromper. Mais la desfiance que les chefs ont envers la France et la longueur du secours qu'on ne sçauroit si tost donner aux bons a fait accélérer tout cela et servira grandement en ceste conjoncture des affaires à l'accroisement de la puissance Espagnole en Italie où certe nation tâche mettre un pied ferme, et par ces succez certes admirables contrebalance ceux des Suédois en Allemagne, les Vénétiens à cause de leurs intrigues avec le TurcGa naar voetnoot3 ne pouvans se resouldre à ce que la raison de leur estat recercheroit. Les impériaux soubs le général MercyGa naar voetnoot4 sont autour de Schaphausen avec 8m hommes et pressent Hohetvil, que les nostres tâcheront, come i'espère, desgager bientost. Un bruict court de la mort du duc de BavièreGa naar voetnoot5, qui à la vérité pourroit faciliter la restitution de la maison palatine. I'atten avec gran impatience la perfection de mon change et m'estonne fort qu'après la révolution d'un an monsieur HeufGa naar voetnoot6 ne le puisse parachever. Le papeGa naar voetnoot7 envoye un prélatGa naar voetnoot8 pour résider auprès de la reine d'AngleterreGa naar voetnoot9 et des brèves à la reine mére ce que ie trouve bien estrange et crain que la papauté n'y prenne le pied bien avant. Nous croyons icy que la paix avec les EcossoisGa naar voetnoot10 est faite, mais d'autres veulent que le parlement qui se doit tenir à Edimburg dans ce mois apportera | |
encor beaucoup de difficultés an royGa naar voetnoot1. I'en attendray vostre advis qui y estes plus proche. Icy nous choisissons la paix et attendons nostre ruine à bras croissez, laquelle aussy à mon advis sera inévitable tant que les Grisons demeurent au pouvoir des Espagnols, qui par cest acquist subjuguerons un iour les protestans Suisses en moins de rien si la France n'y pourroy à bon heure. Ie vous baise les mains et demeure, monsieur, Vostre redevable
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On publie la mort du duc de Bavière. Ie vous reccomande l'enclose pour UlrichGa naar voetnoot2, car son frèreGa naar voetnoot3, le ministre, est de mes amys. D'autres m'escrivent que le prince Thomas ayant pétardé la porte est entré à Turin et que le siège de Curcy est levé par les François. De Zurig, ce 1/11 d'Aoust 1639. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: Rec. 23 Aug. En in dorso: Marini 11 Augusti 1639. |
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