Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 7
(1969)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2650. 1636 juni 30. Van Ch. MariniGa naar voetnoot7.Monsieur, Vos lettres du 3 et 10 de JuinGa naar voetnoot8 m'ont esté bien rendues vous remerciant de la continuation de vostre correspondance, qui seule me resiouit parmy mes afflictions. Pleust à Dieu que vous m'envoyassiez bientost quelque bonne nouvelle de mon particulier intérest afin que ie puisse sauver mon honneur en payant mes devtes. Il y a seize mois que ie suis party de Vervins avec espérance que mon.r le gran chancelierGa naar voetnoot9 m'a donné que ie serois payé chaque trois mois et que sans l'aller trouver il me pourvoiroit de tout, mais ie n'en voy point jusques à présent aucun effect et ne puis sçavoir pourquoy. C'est trop attendu pour un pauvre compagnon que moy qui suis hors de mon pays et du fait de ma femmeGa naar voetnoot10 ne puis iouir à cause | |
de la soldatesque, ny tirer aucun payement de ces rebelles qui nous doivent, une partie s'estant enfuys (?), d'autres n'ayant de quoy payer. Ce néantmoins il faut que i'entretiene des gens selon qu'il convient à ma charge vivant parmy une nation splendide. Au moins me devroit-on advertir ce que ie dois faire, afin que si peutestre la despence sur moy semble trop grande ie me puisse restraindre et licentier mes serviteurs que ie n'entretiens que pour l'honneur de mon maistre. I'auray encor patiance jusques à ce que ma femme aura fait ses couchées, après quoy ie suis résolu d'aller trouver le gran chancelier pour solliciter le payement de mon gage ne pouvant plus vivre (?) par emprunte en un pays où l'argent est fort rare. Ie croy qu'il n'y a aucun ministre de la Couronne de Suède qui soit si mal comme moy, les autres come plus proches du commerce se faisant payer commodément, là où moy suis en un lieu où les Suédois n'ont a[u]cun négoce ny gran intérest d'Estat c'est pourquoy aussy si ie ne m'en voy tousiours solliciter mon gage ie n'en reçois iamais que bien tard, si comme ie croy qu'on fera aussy pour ce coup puis qu'on m'abandonne icy depuis tant de temps. De vivre comme mon.r SprecherGa naar voetnoot1 qui precario et absque assignatione ullius (?) stipendii obtinuit titulum ministri publici, ce seroit faire deshoneur à mon maistre, estant expressement envoyé en Suisse pour y résider depuis quatre an en çà et de là en la Voltoline où il faut que ie face plus de despances qu'à Zurig et voudrois y retourner si ma femme estoit capable de faire ce voyage, mais estant engagé avec elle il faut que i'attende la fin de ses couchées qui me causeront tant plus de despances. Je surpasseray néantmoins tout avec patience espérant que monseig.r le gran chancelier se souviendra à la fin d'un si fidèle serviteur qui soit icy si utilement au public. Quant aux nouvelles ie m'en remets à celle que i'escris à susdit mon.r gran chancelier que ie reccomande à vostre courtoisie dont ie me loue partout. L'amb.r de FranceGa naar voetnoot2 est à Coire pour appaiser en quelque façon s'il peut les Grisons qui comme gens variables et intéressez commencent à perdre l'affection envers la France, panchant aux Austrichiens desquels ils disent pouvoir obtenir de plus advantageuses conditions et vivre en prix sans hasarder tousiours leur pays pour amour de la France de laquelle ils sont si maltraittés. Le roy d'UngrieGa naar voetnoot3 doit venir à Costance; si c'est pour entreprendre quelque chose du costé de Tyrol ou autrement, nous le sçavons bientost. L'invasion du Milanois a asso[u]pi en partie la mutinerie de nos François qui espèrent de s'enricher du butin de l'Italie, mais si on ne donne autre ordre pour l'entretènement de l'armée qui sans argent faira mille insolences ie ne sçay comme ils pourront subsister icy et ailleurs à la longue surtout les Grisons estant obligez de donner la paye à ses soldats chasque sepmaine n'ayant autrement de quoy se nourir ils sont en quelque façon excusez s'il[s] ne veulent plus servir en un pays où il fait acheter la moindre chose par argent. Dieu nous ve[u]ille préserver d'un naufrage qui nous menace et me face la grâce d'estre utilement, monsieur, Vostre très humble et très affectionné serviteur
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De Chiavenne, ce 20/30 de Juin 1636. | |
Boven aan de brief schreef Grotius: rec. 22 Iul. n.st. In dorso: 20/30 Iuny 1636 Marin. |
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