Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 2
(1936)–Hugo de Groot– Auteursrecht onbekend757. 1622 Mei 20. Van J. WtenbogaertGa naar voetnoot4.Monsieur. J'ay pensé et repensé à ce qu'il vous a pleu me mander de la part de Mons. Chrestien, et l'ay communiqué aux amis que cognoissez. Nous le remercions tous de sa bonne affection, et croions qu'elle part d'une ame vraiement Chrestienne et qui aime la paix. Mais, considérans que ce qui a esté faict avec tant d'animosité au Synode d'Alez dépend d'une liaison plus forte, et de bien plus grande estendue que Charenton, voire procède - à nostre advis - d'un plus profond dessein, et rend à un but qui va plus loin, il nous semble - soubs humble correction - qu'il y a bien peu d'apparence de voir aucun fruict de l'ouverture que nous sçaurions faire à la paix, principalement en l'estat où nous sommes. C'est à vous aussi de bien peser s'il nous est conseillable d'entamer un affaire de telle conséquence sans l'advis de ceux que sçavez. Vous, Monsieur, autant qu' homme qui vive, pouvez tesmoigner ce que nous avons fait et souffert pour pré- | |
venir et éviter le schisme. Mais on nous y a donné des ruades si furieuses, que nous avons peur de nous s'approcher des gens que nous avons trouvez tant esloignez de charité, et qui encores journellement ne taschent que d'appesantir nos fers, et accroistre nos afflictions, non sans désir de faire pis, si leur bras s'estendoient plus loin. Si on se r'advise, et qu'à bon escient leur intention soit de marcher d'un autre pied, nous espérons montrer par la grace de Dieu, effectuellement, que ne souhaitons rien tant que de voir establie une vrayement saincte et charitable Union, non seulement parmy nous, mais s'il est possible par toute la Chrestienté. A tant, Monsieur, je finiray avec mes bien humbles recommendations à vos bonnes graces et celles de Mons. Chrestien, priant Dieu |
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