Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+et si l'Empereur souffre fouler les membres de l'Empire, ce luy sera petite réputation. Il semble que l'on ne veult observer les mandemens de l'Empire que contre nous. Je ne puis penser que le Duc de Clève ne soit plus saige que d'accorder au dit Prince d'Oranges passaige, s'il se souvient de l'an 1543Ga naar voetnoot(1); car, pour ung hoste, je me doubte qu'il en aura deux, et que le Duc entrera aussi au pays de Juliers; s'il n'a le passaige, il faudra qu'il face le long tour et par malvais chemin, et me souviens du Gascon, qui demandoit qui poyroit les despens? Il ne trouvera la Court de France pour payer pour luy, et trouvera aultre besogne à conduyre une armée telle que l'on dit qu'il menne, qu'à en [discourrir] après souppé quelques leçons pernitieuses que cy-devant luy donnoit ung qui maintenant est loing de luy. Devant que 15 jours passent, l'on verra ce qu'il prétendra faire, et me doubte que, devant le terme que je dis, ou il sera battu, ou qu'il licentiera ses gens, ou qu'ils l'abandonneront par faulte de soulde et de conduyte, et que il aura jecté les dernières et achevé et perdu crédit et soy-mesmes, et que vous irez vous retirer à Bruxelles, pour entendre aux affaires entremis pour les troubles. Je suis fort ayse du grand debvoir que rend Monsr de Rasinghien pour nestoyer de ces brigans et voleurs la basse Flandres. Je pense que au prédicant qui condamnoit les gens d'Esglise, l'on luy fera ce que dit l'escriture, Juditium sine misericordia qui non fecerit misericordiam. L'on m'escript que Monsr de Gand se consacroit pour aller en sa résidence; Dieu luy dointGa naar voetnoot1 bonheur et faire | |
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Ga naar margenoot+ce que convient au salut de ses ouailles; nous actendons ce que l'on résouldra quant aux limites des Éveschés de Brabant, nomination à telles que vacquent, le dot et union des abbaye pour icelluy, que pensons ben ne s'est peu traicter plustost pour aultres empeschemens. Les abbés de Brabant m'ont aprins comme nous serions de nous fonder sur l'accordGa naar voetnoot(1) que fit Madame avec eulx, n'ayans achevé de payer de quattre ans escheuz ung seul entierGa naar voetnoot1 de la pension, et se dit sa [Sainteté] que l'union pour dot luy sembla fort bien, estant Cardinal député par son prédécesseur avec aultres sur ces affaires, et qu'il n'y veult faire changement. Aussi certes, voyant ce qu'est passé et comme je y suis esté traicté, et le droit acquis à mon Esglise et que Madame n'avoit pouvoir de dispenser en cecy contre la disposition du St Siège, et qu'elle y fut forcée, et qu'il ne convient à l'auctorité du maistre passer, par ce que est [induement] extorqué d'elle, au préjudice d'aultruy, et en beaucoup de choses d'importance de sa M. propre, je ne suis délibéré de donner consentement à la désunion, oyres que l'on donne 20m de pension assignés sur les abbés de Brabant, ny sur choses que vaqueront, comme aulcuns mectoient en avant pour expédient; ce que je sçay ils n'accepteroient, si la chose les touchoit. Nous verrons ce que Monsieur le Duc en escripra et vous prie de vostre | |
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Ga naar margenoot+part y faire bon office. Ace que j'entens par lettres du Roi, sa volonté est que les unions sortissent leur effect. Ce m'est fort grand plaisir d'entendre que l'on n'oblie le povre Comté de Bourgogne, mais je m'assheure que, si Monsr le Duc les ayde quelque peu et que le Prince y voyse, suyvant le Duc à queue, comme l'on dit qu'il se délibéroit, que ce sera la perdition du dit Prince et de son armée, oyres qu'il y a aulcuns au pays dépendans du dit Prince d'Oranges, qui fout malvais offices et méritent que pour cy-après ils soient remarqués. Et me recommandant cordialement à vostre bonne souvenance, je prie le Créateur qu'Il vous doint vos désirs. A Rome, ce 25 de septembre 1568. Vostre vray et entier amy, Ant. Card. de Granvelle. |
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