Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Supplément
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij[1564]9.
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Ga naar margenoot+gens de bien n'en sçavent faire leur prouffit. Aulcuns estiment qu'ils se fient sur les Estatz du pays et les avoir de leur costel, en ce qu'ilz s'abusent; les aultres qu'ilz attendent quelque émotion du peuple, ou que il y aurat quelque garboille du costel de France ou Angleterre, dont ilz poulront mieulx valoir; mais des deux derniers y-a-il peu d'apparence, et quoy que Egmont et le Prince se caressent, toutteffois l'on s'apperçoit que c'est simulation, car je sçay que les domestieques de Orange sont fort scandalizez que Egmont at possessé et quasi prescript la précédence, dont ilz enragent et appellent Egmont thrasonem. Les femmes ne se cédent en rien et se tiegnent par le bras, ingredientes pari passu, et si l'on rencontre une porte trop estroicte, l'on se serre l'ung sur l'aultre pour passer également par ensamble, affin que il n'y ayt du devant ou derrière: de sorte que la jalousie y est à veue d'oeil et ne se poulra tousjours dissimuler, non plus en l'ung sexe que en l'aultre. ... L'on me dit que le fait de la religion se porte bien mal à Bréda et que celuy qui baptisa le dernier enfant du Prince d'Oranges, le [fit de prédicant], comme il fait aussy au monastère des nonnains et, par le trépas du chapelain du Prince, l'on a esté plus de quatre jours sans messe, et Bave m'a dit que le Comte d'Egmont et le Prince d'Oranges ont mangé chair les samedis ce caresme, ce qu'ils n'ont fait hors d'iceluy.... Bruxelles, la veille de Pacques.’ |
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