Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

* Lettre DCCCXXIII.
Le Conseiller d'Assonleville au Cardinal de Granvelle. Nouvelles diverses (MS. B. GR. XXX).

...Le premier d'apvril j'escripvis⁽²⁾ amplement à v. S^i_e Ill^me ce qui se povoit escripre jusques lors. Despuis s'est ensuyvie la reddition de Chymay, et le Capitaine de Gravelingues, dict la Mothe⁽³⁾, s'est réduict à l'obéissance de Sa Majesté, disant tenir ceste fortresse pour icelle,

(2) j'escripvis. La Lettre 816.

(3) La Mothe Le 13 avril on écril d'Anvers: ‘M^r de la Motte, gewesene Artillerye-meister van onse voer verslaeghen Leger (heeft) Grevelingen... in handen van D. Johans volck gelevert...; waerdurch geheel Flanderen in groet onlost² und onkoesten geraden wert:’ v. Hasselt, Stukken v. de Vad. Hist. III, p. 307. Il semble que des injures, après la défaite de Gemblours, l'avoient exaspéré: ‘als hy daerna door Vlaenderen reisde na Grevelingen, is hem eenige smaed en onweerdigheid van sommige aengedaen geweest, 't welck hy qualyck nemende... heeft sich meester van het garnizoen gemaakt:’ Bor, II. 17.

2 Peut-étre faut-il lire groeten last.

[p. 373]

⁺et soubz le commandement de son Altesse. On a espoir que plusieurs aultres pourront imiter cestui exemple, principallement faisant encoires Sa Majesté les offres qu'elle a fait proposer par le S^r de Selles, qui est présentement à Malines pour déclairer aux députés des Estats l'intention de sa dite Majesté, comme v. S^ie Ill^me trouvera déclairé au mémoire qui va icy joinct. Ce que s'en suyvera, je ne sçay, sinon que je doubte¹ l'opiniastreté d'aucuns qui poeuvent trop entre les Estatz, et le peu de volunté des aultres à la paix. Joinct qu'il n'y a persone d'auctorité qui pregne la matière à coeur, comme il convient: encoires seroit moingz mal, si persone ne l'empeschoit. Certainement Madame La Ducesse de Parme fut venue merveilleusement bien à propoz pour diriger et perduire² à la fin ceste besongne. Car comme elle est Princesse d'auctorité, prudence et expérience, studieuse de la raison, auctorité du Roy, et du bien du païs, facillement elle eust trouvé les moyens de quiéter³ ces troubles, puysque on est d'accord des principaulx poinctz; par où j'ay tousjours jugé qu'il n'y a persone plus à propoz qu'elle: mais, de⁴ nostre malheur, la fortune nous a envié ce bien. Il seroit⁵ encoires, pourveu que la chose ne tarda plus longuement. Aucuns des Estatz se vengent à mal dire et escripvre contre le Seigneur Don Joan, comme plusieurs livres, qui se font journellement, [monstrer⁶], estantz plus pleins d'injures et calumnies que de vérité. Ayant ceulx du costé des adversaires premièrement comencé d'escripre, et donné l'occasion de respondre par son Alteze, comme v. S^ie Ill^me aura veu, et je croy entendu

+ 1578. Avril.

1 crains, redonte.

2 mener (perducere).

3 appaiser (de quies).

4 pour.

5 temps omis ou sous-entendu.

6 monstrent ou penvent monstres.

[p. 374]

⁺par ces deux Ambassadeurs allez à Rome.... De Louvain, Juin. ce dernier d'apvril 1578.

De v. S^ie Illustrissime et Révérendissime, très-humble et fidel serviteur,

d'Assonleville.

+ 1578. Juin.

2 Peut-étre faut-il lire groeten last.