Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+des moments de crise, s'élèvent, avec des talents ordinaires, par une audace pen commune. Il avoit beaucoup contribué aux mouvements de Bruxelles en 1576. Lors de la prise d'Alost (T. V, p. 386) ‘zyn die van Brussel in stercker wapenen gekomen, onder 't beleyt van Meester Cornelis van Straten, Advocaet in de Cancelerye, met den weert in den Schildt van Hongariën’ (ce n'étoit donc pas une société très-distinguée) ‘van de Gemeynte opgeworpen:’ v. Meteren, 106b. ‘Populus Bruxellensis arma capit, ab Orangianis per certos homines, Cornelium van Straten advocatum et alios, concitatus:’ Haraei Ann. Brab. III, p. 232. - Il s'arrogeoit beaucoup d'autorité: ‘Mre C. van der Straten, Advocat a deffendu au Greffier Wellemans de point signer aucun passeport sans préalable advis des 18 députez des troys membres de Bruxelles, et ce en présence de M.M. le Prélat de St. Geertruyden, le Sr Zeventhem, le Sr de Berchem, et pensionaires de Lovain et Anvers, ensemble de l'Advocat Liesvelt; adjoustant que, en cas que ledit greffier signeroit doresnavant, qu'il sçavoit comment qu'il le traitteroit. D'autant que Messieurs ont entendu, par le rapport du Pensionnaire de Bruxelles, ne seroit faict que pour le bourgeois de ceste ville, ordonné audit Wellemans de signer le passeport dépesché sur le nom de Nepveu Gentilhomme Franchoys, portant Lettres des Estats du Duc d'Anjou et autres, et pareillement tous autres semblables passeports:’ Rés. MSS. des Et.-G. du 19 nov. - Il paroît aussi qu'il tenoit assez à être récompensé. ‘Le 20 janvier 1578, sur la requeste de Me Corneille van Straten, est dict que l'office de conciergerie de la Court est accordé au suppliant, en récompense de ses bons services.’ l.l. | |
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Ga naar margenoot+cipé aux desseins de Sweveghem et du Duc d'Aerschot; donc il étoit suspect au parti dominant. ‘Non est allectus in novum senatum, quamvis in senatu Statuum fuerit inter praecipuos, quae res eum valde male habet:’ Lang. Ep. s. I. 2. 344. Il ne fut pas élu; ou, pour mieux dire, il en fut exclu (ci-après p. 271). Nullement Espagnol de coeur, il n'étoit probablement pas Espagnol natif (p. 264), mais, comme Bourguignon, on l'aura jugé, peut-être à tort, étranger aux Pays-Bas. - L'accusation de rapine (p. 263) étoit alors très-commune. S.P.Ga naar voetnoot1 Monseigneur! les ennemis ont préoccupé la montaingne dechà Nameur nommé Bouge, où l'Empereur en son temps avoit mis son camp, non obstant que Monsieur [DoniezGa naar voetnoot2] et de la Motte sont esté advertiz par lettres diverses de Mr de Glymes ayant à eulx adverty combien que l'importoit d'estre maistre de la ditte montaingne, pour le présent ès mains des Franchoys estans venuz à l'assistence de Don Jéhan; si ce n'est que nous le pouvons regaigner, l'ennemy se pourra treuver tous les jours tant à Nyvelle que à Bruxelle. Regardé, Monsr, que misère que gouvernement qui se de[scouvre] à nostre camp, quelz chieffz que nous avons. Monseigneur, il seroit plus que nécessaire que v. Exc. se troeuva deux ou trois jours avecq les Estatz, car il n'y a pas d'ordre. Les tourbateurs des Estatz, ce sont l'abbé de HannonGa naar voetnoot(1), incité par Champagny, le Duc d'Arschot, Louveny, DolphinyGa naar voetnoot3, Prouin | |
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Ga naar margenoot+pensionaire, le Prévost de TournayGa naar voetnoot(1), et aulcuns aultres. L'on dict que Champangny en tout n'at oultre vijc ou viijc hommes de sa conduicte et qu'il a receu lviij mille florins pour payer ses gens, dont il doit avoir rapiné bien xxxvm florins, ou alentour. NousGa naar voetnoot(2) avons desiré, pour nostre intérest, copie des articles résoluz pour l'Archiduc Matthias, ensemble de l'Union nouvelle. Ceulx d'Arthoys ont résolu que, en cas que ledit Matthias seroit reçeu pour Gouverneur, que v. Exc. seroit son Lieutenant, ce qui accorde assés avecq la résolution de ceulx d'Anvers, comme j'entens. Ceulx du Conseil-privé font difficulté de selerGa naar voetnoot1 le placcaert expédié contre Don Jéhan et ses adhérens, et me semble que le Chancellier est du mesme opinion, de quoy v. Exc. sera mieulx informé de luy-meismes; car il est en chemin pour Anvers avecq Adam Verhulten et aultres députez, ensuyvant la lettre de v. Exc., pour remettre la loy d'Anvers. J'ay commenché le chemin avecq le Docteur Cameraco de Liége lequel est fort bien délibéré, et pense que par la | |
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Ga naar margenoot+troeuverons moyen de faire séquestrer ce Grandt-dictateur des troubles de Gand, assavoir Champaingny, qui faict journellement le semblable d'entre les Estatz, homme de malvais office, dont tout le monde s'en plainct comme pernicieus en la république, parquoy il fault de remède. Je verray si je pourray avoir le mot de Monsr l'abbé de S. Gertrude et d'aulcuns aultres, pour en faire son procès, car il y a d'estoffe assès. Le Fouquère estant prisongnier le blâme de traison touchant le massacre d'Anvers, les aultres des troubles de Gandt et aultrement. Du moins nous ferons tant qu'il sera contrainct de laisser les Estatz, comme aussy estant Espangnoul natiff et pas receu par le commun, combien que par aulcuns des Estatz. Je ne voye pas encores dresscher les moiens pour les deniers à furnir à nostre guerre. Le Duc d'Aersschot se conte mal, disant qu'on a troeuvé moien de cent [c.Ga naar voetnoot1] mille florins pour les chevaulx Allemans, qui est contre son coeur et [qu'on] ne troeve pas pour les bendes d'ordinances, dont la sienne devant Thielemont print la fuyte des priemersGa naar voetnoot2. Au reste, Monseigr, je me recommande du bien bon coeur à vostre Exc. et à celle de Madame la Princesse, priant Dieu de les conserver en bonne prospérité et vie longue. En haste, de Bruxelle, le 10 de déc. 1577. par le tout vostre C. van der Straten.
S.P. Monseigneur, je supplie que v. Exc. veule empescher la commission de Monsr de S. [AlliguonGa naar voetnoot3]Ga naar voetnoot(1) vers | |
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Ga naar margenoot+Frise, laquelle commission, à mon advis, n'est aultre que ungne vraye lettre [debrie] pour en estre quitte de luy, hors de la compaignie des Estatz, ou voirement pour le faire troucherGa naar voetnoot1 au chemin, comme Monsr de Champaingny a faict troucher le Docteur Cameraco de Liége par son Capitain Pierre Cadet, ou aultrement le faire dépescher ungne fois pour le tout. Car en vérité le Duc d'Arsschot, Champangny, l'abbé de Hannon, et leur alliez le haient mortellement. Parquoy je supplie, que v. Exc. nous veule conserver nostre tant singulier et bon patriot et amy, et que mettés du costé la recommandation de ceulx des Estatz faicte à v. Exc. affin de le mettre en chemin, c'est à dire à la mort Monseigneur, le placcaert contre Don Jéhan et ses alliez a esté publié aujourd'huy; j'espère qu'en ferons nostre proufict. L'embassadeur de France quifustGa naar voetnoot(1), est arrivé à Bruxelle portant nouvelles du Monseigneur le Duc d'Allanson; il m'a faict dire qu'il désire avoir communication avecq moy, en quoy je luy n'en feray nulle difficulté. Je désire bien sçavoir son intention, sans cognoistreGa naar voetnoot2 la mienne. J'ay entendu qu'il [se] contente fort mal de la réception de l'Archi- | |
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Ga naar margenoot+duc Matthias, laquelle semble estre sur la main, et que, à l'occasion de cela, il n'en vouldra faire ouverture de sa plaine commission, et meismes qu'il seroit délibéré de faire aulcun rapport à nostre Collège de xviij; nous entenderons son intention. A tant, Monseigneur, me recommande bien humblement à v. Exc. et celle de Madamme la Princesse. En haste, de Bruxelle, le 10 de décembre 1577. par le tout vostre C. van der Straten. Je supplie, Monseigneur, que la cause de Monsr de ClabbequeGa naar voetnoot1 soit expédiée, dont les piéches sont ès mains de vostre Sécretaire Boudewyns. Et en oultre qu'il souvienne à v. Exc. la recommandation de nostre ville de Bruxelle, touschant les Srs et personnes de Blioul et Trello, dont eumes propos, avant mon partement. Monseigneur, atant me recommande aultre fois à v. Exc., à laquelle je prie tout prospérité et vie très-heureuse et longue. A Monseigneur le Prince d'Orange, Conte de Nassau, etc. à Anvers. Il est souvent question en 1577 et 1578 des Collèges de 18. A còté des Magistrats ordinaires ils étoient chargés des intérêts du peuple. Censés les réprésentants des Notables de la Commune, on les appelloit ‘de Notable, Commysen, Adsistenten:’ Ghendtsche Gesch., I. p. 316. ‘In de steden daer men soo haest de Wetten en Magistraten niet en conde veranderen, en daer de Magistraten slap en om haer Religie mistrouwt waren, heeft men achthien Mannen vercooren, dien het gantsche Gouvernement van de Oorlogen belast werde:’ v. Meteren, p. 136. ‘Octodecim viri... creati sunt in pluribus urbibus ad tuendam populi libertatem:’ Languet, Ep. secr. I. 2. 767. Le Prince n'aura pas été étranger à | |
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Ga naar margenoot+la création de cette espèce de Tribunat. Ce pouvoir irrégulier s'élevoit presque partout où le peuple avoit le dessus. A Gand le 1 nov., immédiatement après l'arrestation d'Aerschot; Gh. G., l.l. A Bruges en mars 1578: l.l. II. p. 13. De même à Arras; Languet, l.l. |
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