Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre DCCLXXIII.
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Ga naar margenoot+pour vous advertir de ma venue en ceste ville, ensamble pour vous donner compte de tout ce qui est passé à Brusselles, et vous prier quant et quant de vous voloir treuver issi avecque ma femme et mes filles, car ne sçay si je seray retenu issi plus longtemps que j'ey proposé. Or puisque vous entendrés le tout plus particulièrement des dit porteur, ne vous feray cest plus longe, me recommandant très-affectueusement en vostre bonne grâce, et prieray le Créateur vous donner, Monsr mon frère, en santé, bonne vie et longue. D'Anvers, ce 23 d'octobre Ao 1577. Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. Le Prince venoit d'être nommé Gouverneur particulier ou Ruart du Brabant. Ce sera là ce qu'il entend par ce qui s'est passé à Bruxelles. V. Meteren fixe la date de cet événement au 22 oct.; il est probable que cette indication est exacte, et qu'il y a erreur chez Bondam, III. p. 321, où l'approbation des EtatsGén. est datée le 12 oct. | |
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Ga naar margenoot+Prince en Heere van den Lande:’ Bor, II. 91b. Strada l'assimile au Dictateur Romain: p. 532; mais le savant M. van Wyn (Byvoegs. en Aanm. op Wagenaar, VII. p. 60) observe très-judicieusement que cette comparaison est inexacte. On confioit le pouvoir à un Ruart ou Conservateur, soit en cas de minorité ou de maladie du Prince légitime, soit quand il s'agissoit de résister à des ordres tyranniques; mais cette autorité, la même que celle du Prince, n'avoit rien d'irrégulier, et, sans terme fixé d'avance, n'étoit pas nécessairement de courte durée. - Deux fois la chose avoit eu lieu; et deux fois le Ruart étoit devenu Duc de Brabant. ‘Uterque ad Ducis dein munus imperiumque transivit:’ Strada, p. 533. Il y avoit donc des espérances dans ce titre: ‘spes Orangio ab exemplo intendi poterat, rejectis aliquando temporariae modestiae vocabulis, Brabantiae sese Ducem genti Nassaviae praeiturum:’ l.l. | |
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Ga naar margenoot+C'est la requête aux Etats-Gén., non pas, comme porte la superscription, ‘van die van Braband,’ mais ‘van de drie Glitter van Bruchssell, mit den Häupteren-Dechenen, Gilden, und andere die principaelste Bürgeren der Statt Antorff.’ On voit déjà par ce titre que les Bourgeoisies de Bruxelles et d'Anvers prirent l'initiative. Elles s'adressèrent aux Etats de Brabant: ‘die Remonstranten haben gair nötich eracht dasselb in der lenge den drien Stenden van Braebandt für zu halten.’ On se rendit à leurs voeux, après de longues délibérations, et probablement non sans répugnance: ‘die haben, nach vielfeltich reypfflich bedencken dairauff genommen, erwehlet meynen Hern Pr. v. Or.’ Puis vient le refus du Prince, sérieux ou simulé, après quoi il accepte: nach vilfeltige tringende redenen und ontschuldigongh, hat der Pr. es dennoch bewilliget.’ Le tout se termine par la démarche auprès des Etats-G. et leur apostille. Ils cèdent, mais resserrant leur concession, autant que possible, dans d'étroites limites: ‘bey provisie und biss dass dair sye ein Generaill Gouverneur.’ |
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