Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579

Lettre DCCLVII.
La Princesse au Prince d'Orange. Reddition de Bréda.

*_** Les Allemands en garnison à Bréda (p. 18), sous le commandement de Fronsberg, y avoient causé de grands dégàts au Palais du Prince: ‘tanta lignorum est penuria ut milites diruere coeperint tecta splendidae illius arcis quam ibi habet Orangius... Sunt qui dicant haec a Fronsbergio fieri ut ipsi Orangio aegre faciat... Francof. 15 oct. 1577:’ Lang. Ep. sec. I. 2. 323. - Le 4 oct. ils livrèrent Fronsberg et la ville au Prince ‘tot grote blydschap van de gansche borgerie, datse wederom onder haren eigen Heer quamen:’ Bor, 857_a.

J'ay aujourd'hy resceu les bonnes nouvelles de la rendicion de Bréda, et comme les Allemens doibvent sortir aujourd'huy, dont j'ay esté fort aise et en loue Dieu. Les

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⁺pouvres sujects nous y désirent bien, et disent qu'il ont déjà faict provision de tourbe pour tout nostre yvert¹. Quant j'auré sceu vostre voullonté, allors je seray bientost preste, pourveu que j'aispaire d'avoir cest honneur de vous y voir. Le capitaine Bastien m'a escript pour vous supplier très-humblement de voulloir escripre au Estas de pardessa, affin qu'il puisse estre paié de son entretenement depuis que les conpagnie Françoise sont cassée, inssy qu'il vous a plu de luy promestre. Je me souvient fort bien que deux jours devent que vous particiés, vous commendite les lettres, mais il ont esté oubliée. Il me prie de vous faire ungne très-humble requeste pour luy, pour luy donner la capitainerie de Bréda, mais je pance, Monseigneur, que vous y aurés déjà pourveu⁽¹⁾. Il dit qu'il pouroit vous y faire service pour le regart des for tificacions. Je sçay que vous cognoissés que c'est ung homme de bien et quy vous est fidel serviteur, quy me faict vous supplier, Monseigneur, que, sy ne le pouvés gratifier en cest endroict, que veillés pencer de l'avencer en quelque aultre chose... Au reste il désire² fort icy M^r vostre frère et luy ont préparé le logis qu'avoit M^r le Conte de Shwatzenburg, mais il me semble bien loings. Tous nos enfens, grans et petis, ce porte bien: je prie Dieu qu'il en soit inssy de vous et qu'Il vous donne, Monseigneur, en très-bonne sencté, très-heureuse et longue vie. A Dordrech, ce 4 oct. 1577.

Vostre très-humble et très-obéissante fame, tant que vivera,

C. de Bourbon.

A Monseigneur le Prince, à Bruxelles.

+ 1577. Octobre.

1 hiver.

(1) pourveu. Voyez p. 18 in f.

2 ils desirent.