Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VI 1577-1579
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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* Lettre DCCXII.
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Ga naar margenoot+ay prins possession mercredy dernier, estans anssy le jeudy ensuyvant les Espaignolz et Allemans sortis de la ville de Lière, je n'ay voulu faillir de vous en advertir, et mesmes envoier le Sr de Blasere, présent porteur, duquel pourez entendre les particularitez, pour y avoir esté présent, vous priant luy adjouster foy. Aussy avons tellement négocié, que sommes d'accord avec le Couronnel Freundspergen, duquel les quatre compaignies tiendront garnison en la ville jusques à ce que par le Conseil d'Estat et les Etatz-Généraulx leur sera désigné quelque aultre lieu où que le déscompte sera fait avec ses gens, pour en après les faire retirer, conformement au traicté de paix. Et considéré que sommes maintenant asseurez de ceste place, qui sera, Monsieur, pour vous y servir, et que les marchans et ceulx de ceste ville m'ont bien instamment requis de vous escripre, afin que vous pleust tirer en arrière vostre armée de mer, pour oster toute doubte à ceulx quy font venir et passer leurs biens et marchandises par eaue, je vous supplie l'effectuer, non point pour diffidence quelconque, mais pour la grandissime craincte que le peuple et marchans ont devant les yeulx à cause des inconvéniens passez, et aussy pour tant plus tost faciliter et restablir la trafficque et entrecours de marchandise; et, encoires que je suis certain vostre intention estre que toutes sortes de denrées puissent venir et passer librement, si est-il néantmoins que quelquesfois, par mal entendu et à vostre desceu, il pouroit advenir aultrement. Je vous prie aussy d'y vouloir donner ordre pour l'advenir, et, oultre qu'en ce ferez grand bien pour le public, et signamment pour ceulx du dit Anvers, si m'en tiendray de plus en plus obligé vers vous. Si après l'assamblée des | |
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Ga naar margenoot+Estatz de Hollande et Zélande, ou mesmes plustost, avez la commodité de venir en quelque lieu pour nous entreveoir, ce que j'ay tant désiré et désire encoires, je feray bien voluntiers le chemin pour vous y aller trouver; vous suppliant sur toute chose, pour la singulière affection que je vous porte, puisque commenchons à veoir les effectz des promesses du Sr Don Joan, ne doubtant que le surplus s'ensuiverat, que de vostre costé veuillez persévérer en vostre bonne résolution, sans vous arrester aux impressions que aulcuns, n'aimans le repos public et peultestre pour leur profict particulier, vous pouriont donner au contraire, afin que par nostre propre faulte ne perdons ceste tant belle occasion pour sortir de ces misères, vous priant au reste entièrement tenir pour asseuré de ma sincérité envers vous, en laquelle ne manqueray jour de ma vie par toute correspondence et aultrement. Du château d'Anvers, ce 23eGa naar voetnoot(1) de mars 1577. Vostre bien affectionné frère et cordial amy à vous fayre service, Philippes de Croy. A Monsieur le Prince d'Oranges. |
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