Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre DCXC.
| |
[pagina 593]
| |
Ga naar margenoot+détermination du Roy de France pour ne souffrir que l'exercice d'une seule religion en son royaume; il y paroist bien décidé. L'autre jour il fit appeler le Duc d'Anjou; il lui dit qu'il étoit résolu à ne tolérer qu'une foi et qu'il devoit s'y soumettre; et le Duc d'Anjou a répondu qu'il lui obéira et le servira dans tout et pour tout:’ Capefigue, H. de la Réf. IV. 66. Monseigneur! Voiant oresGa naar voetnoot1, Dieu mercy, les affaires de par desà toutes [préparées] et comme résolues à chercher l'établissement de leur perpétuel seur repos par la légitime continuation de leurs armes, et les fauteurs de ceste prétendue dernière négotiation jà publicquement recogneuz, cela m'a faict, Monseigneur, suplier très humblement v.Exc.qu'il luy plaise oresGa naar voetnoot1 se deigner resouvenir de moy, touchant les 5 à 600 chevaulx dont icelle trouva bon dernièrement me y promettre envers Messrs des Estatz-Généraulx toute faveur et assistense, avec promesse qu'iceulx neyGa naar voetnoot2 seront jamais qu'entièrement bien déterminez nyGa naar voetnoot2 servir et recognoistre que ceulx qu'icelle me deignera comander d'hobéir, soubs son unicque authorité. Et se, Monseigneur, le vous prometz-je, sur mon honneur et devant Dieu; ne vous voulant céler par mesme moien les bonnes nouvelles que ce matin me sont venues de certains miens particuliers bons amis de France. Qui sont que, Dieu mercy, les troubles y ont estez nez et assouppis en moins de huict jours par la dilligence que S.M. y a sur ce uzée, et lequel a esté contrainct pour tel effect se liguerGa naar voetnoot(1) luy mesme à pur et à plain, pour le maintien de son édit de pacificquation, | |
[pagina 594]
| |
Ga naar margenoot+avec Monseigneur son frère et ses associez, et pour tel effect luy en a-il baillé toutes les asseurances par escript que l'eussions oncques peu désirer, mais il fust bien 8 jours par avant se'y pouvoir bien résouldre: tendis voulant sa grande Altese partir pour tant de sa Court, icelle le vint trouver en sa chambre, et, après qu'ilz eurent tous deulx, seulz à seulz, estez bien trois grosses heures, l'on fust estonné que mon dit Seignr se fit desbotter, ce qui fit courreGa naar voetnoot1 le bruict par les bouches du commung qu'il estoit dès lors comme arresté prisonnier, et voireGa naar voetnoot2 ne s'est peu voir esvanouy paravant les effect de la dite huictaine, et quatre jours par après S.M. fist de rechef faire publier par toutes les partz de son royaulme son esdit, ce qui a tellement jà estonné Messrs de la ligue nouvelle et leur partizantz délégués aulx dts Estatz de leur party, qu'ils ont subitement licentié certains soldatz que [souteGa naar voetnoot3] main ilz entretenoient et en sont d'iceulx jà bien arrivez en ceste ville au Cappitaine FontaineGa naar voetnoot(1), qui est du régiment de Monsr de Héze, huict ou dix qui tiennent tous le dit mesme language; qui nous en faict tous tenir pour très asseurez des nouvelles susdites, lesquelles je n'ay voulu mancquer les faire tout aussi tost entendre à v. dite Exc., m'ozant bien promettre qu'icelle n'en sera guères moins aize que nous, pour l'extrême cantité de bon amis et très fidelles serviteurs particuliers que je sçay fort bien qu'elle i a, mais nous en attendons encores demain ou après-demain par le retour d'ung des secrétaires de Monsr l'Ambassadeur de France, qui ne sera si tost que v.S. | |
[pagina 595]
| |
Ga naar margenoot+n'en soit advertie la première. Au demeurant, Monseigneur, mes dites troppes mentionnées sont là comme toutes prestes, et me pourray bien vanter, cela arrivant, qu'onques François n'en tira oncques de plus braves et mieux montez qu'iceulx seront, Dieu aidant. Pareillement vous ozeray faire requeste très-humble qu'en concidération du lâche tretGa naar voetnoot1Ga naar voetnoot(1) que Messrs les Estatz ont faict à Monsr de Grevenbroeck, mon beau-père, un des plus [enticquesGa naar voetnoot2] de voz bon et très fidelles serviteurs, qu'il puisse ores obtenir le régiment d'infanterie que souloitGa naar voetnoot3 tenir en Hollande contre vous Mario Carduiny, ores fugitif en Envers, et iceluy régiment bien affectéGa naar voetnoot4 ores aux service des Estatz. Ce faisant v. Exc. peult s'asseurer qu'il sera dès lors entièrement réduict en vostre dévotion et obéissance totalle; et, à tel effect, luy plaise doncques favorablement deigner escrire, tant à Messrs des Estatz, qu'en particulier à Messrs le Conte de Lalain, Héze, Berséle, Abbé de St Gertrud, qu'aultre que v. Exc. pourra penser luy estre plus favorable; car, ce faizant, toutes les places où oires | |
[pagina 596]
| |
Ga naar margenoot+ilz sont en guarnisons, se remettront du jour au lendemain ès mains et obéissance de v. Exc., et de ce Monsr vous en baillayeGa naar voetnoot1 la foy de la part de mon susdit beau-père et de moy, comme dessus; luy supliant très-humblement nous vouloir tousjours deigner avoir pour favorablement très recommandez, comme très humbles et telz que nous luy sommes et serons pour jamais. Et en cest endroict prierons Dieu donner à v. Exc., Monsr, authant d'heur et de parfaict contentement en tous ses desseings que l'équitté d'iceulx le mérite. De Bruxelles, ce 9me jenvier 1577.
Vostre très-humble, très-fidel et trèsaffectionné serviteur pour jamais, [Donyues]. A Monseigneur le Prince d'Orenge. |
|