Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijNo DCLXXXVIIa.
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Ga naar margenoot+Et notamment de ce que l'on n'exécute point le rasement ou désmantelement des citadelles, lequel toutesfois a esté trouvé bon, voire et du tout nécessaire. Et comme le dit Seigneur Comte s'est par dessus tousGa naar voetnoot(1) autres monstré si affectionné à la patrie, et a fait tant de hons offices pour la délivrance d'icelle hors de la tyrannie du passé, et mesme a promis de tenir la main à ce que les citadelles fussent rasées, dont il s'est acquis une grande réputation et honneur envers tout le monde et a gagné le cueur et l'affection du peuple; le priera le dit Sr de Hautain, de la part de mon dit Sr le Prince, d'y vouloir prendre regard à ce que ceste affection, que à bon droict on luy en a portée et le losGa naar voetnoot1 qu'on luy en a donné, puisse estre continuée et accreu, et le peuple mis hors de ceste altération, laquelle pourroit avec le tamps engendrer quelques plus grands inconvéniens, si l'on ne pourveoit selon raison et équité, et que, pour cest effect, il voulsist tenir la main à ce que la citadelle de Valenciennes peut estre rasée, quant et quant celle de Gand, dont les bourgeois ne faudront à faire leur devoir, incontinent qu'ils entendront la bonne volonté et contentement du dit Sr Comte à l'endroit de celle de Valenciennes. Et que surtout l'on ne s'abuse à penser que, par le traitté que se fera avec Don Jean, l'on puisse obtenir ce poinct, veu que c'est grand abus de s'imaginer que Don Jean puisse ou vueille accorder jamais le dit rasement et démolition des citadelles, et que c'est chose toute notoire | |
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Ga naar margenoot+que, là où elles ne seront démolies avant l'accord fait avecq le dit Don Jean, le pays sera pour estre mis en une plus grande et insupportable tyrannie, qu'il ne fut oncques. D'autre costé priera aussi le dit Sr Comte, de la part du dit Sr Prince, qu'ayant esgard à l'importance de la ville de Luxembourg, il tienne la bonne main à ce que l'on traitte à bon escient avec les bourgeois et habitans d'icelle, leur remonstrant bien à certes le danger auquel ils encourrent d'avoir tout leur pays ruiné d'un costé que d'autre, en cas qu'ils ne se joignent avec le reste des Estats, veu que le faisGa naar voetnoot1 de toute la gendarmerie tombera à leur charge, et le déshonneur que ce leur sera, ensamble et à toute leur postérité, qu'eux auront esté cause que le pays tombe soubs le joug infâme de la servitude des estrangers. Le 28e jour de décemb. 1576. |
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