Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DCLXI.
| |
[pagina 521]
| |
Ga naar margenoot+m'estimer digne de son amitié, encores que je sache ne l'avoir méritée en vostre endroict, mais la cause commune que j'ai soustenue si longtems et avecq tant de travauls, laquelle vous est tant recommandée, suppléra, s'il vous plaist, à ce qui défault de ma part. Je suis bien marri, Sire, que je n'ai moien de m'approcher de vostre personne pour lui faire humble service; mais nostre ennemi commun nous suscite de toutes parts tant d'affaires, qu'il nous est nécessaire de s'emploier chascun de son costé. Et parcequ'il plaist à V.M. m'offrir si libéralement secours, je la supplierai, si Monsieur de Benissac, qui nous a promis de nous amener 1200 hommes de pied par mer, avoit affaire de quelque argent pour son embarquement, de lui faire délivrer jusques à 10,000 francs, laquelle somme nous n'avons eu moien d'envoier présentement, et laquelle je ferai rendre où il vous plaira ordonner. J'ai estimé aussi, pour l'asseurance de ce païs, avecq lequel est conjointe celle de la France, qu'il seroit expédient d'estre asseuré des places maritimes, et d'aultant que les principalles vous appartiennent, desquelles est DunkerkeGa naar voetnoot(1), parceque j'espère avoir le moien de faire mettre garnison qui sera contraire à la faction Espaignolle, comme j'ai desjà Nieuport entre mes mains, je désireroi, si c'estoit vostre plaisir, qu'il vous pleust par forme de contract ou d'engagement, tel que le conseil qui est [vers] vostre personne pourra mieux adviser, m'en céder la propriété; et, de ma part, je ferai telles lettres de reversailles et d'asseurance qu'il vous plaira de m'envoier, | |
[pagina 522]
| |
Ga naar margenoot+affin que vous n'en puissiez tomber en aulcun inconvenient. J'auroi espérance qu'il nous en arriveroit quelque seureté, laquelle je ne doubte qu'elle ne redonde à vostre service, ainsy que plus amplement il vous plaira entendre du présent porteur, le Sieur [Neveu], lequel j'ay requis vous discourir particulièrement, tant de ce fait icy comme des autres choses qui se passent par deçà, ensemble et de l'estat de toutes nos affaires, auquel je vous supplie très humblement adjoutter foy. Et sur ce, etc. Le 14me jour de novembre 1576.
Au Roy de Navarre. |
|