† Lettre DCXXIV.
Ga naar margenoot+Le Prince d'Orange au Duc d'Anjou. Méme sujet.
Monseigneur! Je ren grâces à v.A. de ce qu'il lui a pleu m'envoier visiter par ce gentilhomme, avecq lequel aiant communicqué sur ses instructions et mémoires, et aiant aussi veu les lettres qu'il a pleu à v.A. de m'escrire, je ne puis que je ne loue grandement la bonne affection de v.A. envers nostre paouvreGa naar voetnoot1 païs, qui demeurera à jamais obligé pour lui faire très-humble service. Et quant à mon particulier, oultre l'honneur qu'il plaist à v.A. me faire, me déclarant qu'elle se veult servir de mon conseil, je me sen doublement obligé, entendant que v.A. s'asseure de ma bonne affection vers elle, laquelle augmentera, Dieu aidant, de jour en jour, pour estre bien prest de lui faire très-humble service en une si louable entreprise et partout ailleurs. Or v.A. aura peu entendre, par Monsr de la Beaulse et par les instructions que je lui ai données, quel estoit mon advis en cest affaire, lors de son partement, attendu l'estat du Païs-Bas. Je ne veoi point à présent encores aulcune occasion de le changer, d'aultant que ce jour auquel j'escri les présentes, est le premier auquel nos députez de part et d'aultre s'abbouchent, qui est cause, jusques à ce que j'en voie la résolution, que je ne puis suivre aultre conseil, combien que l'issue de ce pourparlé donnera peult-estre ouverture de nouveauls advis, desquels je ne faillerai de tenir v.A. advertie, comme de toutes occurences que je penserai appartenir à son service et puissance, auquel je me dédie