Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre DCXXIII.
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Ga naar margenoot+temps de 1576 par la Hollande et la Zélande à traiter avec le Roi de France ou son frère, le Prince désiroit que le Duc d'Anjou, qui, comme on le voit ici, lui offroit du secours, put devenir le Protecteur commun de tous les Pays- Bas. Les Etats-Généraux n'étoient pas encore préparés à aller aussi vite en besogne. Le 26 nov. 1576, ‘les Députez des Estatz cy présens, ayans oy les lettres et instruction envoyées par le Duc d'Allençon, présupposans quelque précédente requeste que volsist être Protecteur et appuy desdits Estatz, ont protesté et protestent n'avoir oncques fait telle requeste, ny consenti à icelle, et ne la vouloir, ny povoir advouer, au préjudice de leurs commissions:’ De Jonge, Résol. des Et. Gén. II. p. 146. Le 28 novembre ‘il est ordonné que les commis envoycz à M. le Duc d'Alençon soient révocquez:’ l.l. p. 153. Monsieur de Liesfelt. Le gentilhommeGa naar voetnoot(1) Françoys duquel vous faictes mention en voz lettres, m'est venu trouver et m'a faict entendre le mesme que vous m'escripvez, suyvant quoy, ayant veu vostre advis touchant Je moien qu'on doibt tenir, tant pour éviter note d'ingratitude, que de tomber en dangier de quelque mescontentement et aliénation d'aucuns de noz Estatz, qu'aussi pour éviter que ce secours ne s'empare de quelques places de conséquence, je vous ay bien aussy voulu mander le mien pour le communiquer à ceulx que vous penserez estre nécessaire: en premier lieu, par la copie des instructions que j'ay données au Sièur de la Beausse, gentilhomme envoyé vers moy depuis ung mois de la part de Monseigneur le Duc d'Allençon, lesquelles je vous envoye. Vous pourrez entendre quelle estoit ma résolution et advis touchant le secours que s.A. m'avoit offert, et comment | |
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Ga naar margenoot+j'estois d'opinion qu'il seroit mieulx employé pour le commun bien du pays, que pour mon particulier, attendu les termes d'accord èsquelz nous estions de ce temps-là. Mais quant aux particularitez touchées en vostre lettre, desquelles je vous remercie, mon advis est, veu que les affaires ne se présentent aucunement vers les frontières, ains dedans le pays, moiennant que le secours passe paisiblement les frontiéres, ce que j'espère qu'il fera, qu'il y aura peu de dangier en après, car les affaires pourront estre telles qu'il sera nécessaire qu'ilz soient tousjours en teste de l'ennemy, ou bien, si il convenoit qu'on les envoya pour la rigueur de l'hyver en garnisons pour hyverner, je ne voys aucun inconvénient quand on les logera dedans de belles et grandes villes que nous avons dedans le pays, comme Louvain, Malines, Tilmont, Anguien, Nivelles, ou aultres samblables, desquelles ilz ne fauldront de se contenter; et ce néantmoings ne pourroient aucunement se prévaloir d'icelles au préjudice du pays; mais, comme j'ay dict cy-dessus, le temps nous apprendra, eulx estans venuz, comment il nous y fauldra gouverner; seullement eulx arrivans, il fault leur donner honneste contentement. - Quand à l'advancement de nostre union, je suis entièrement de vostre advis, et à ceste fin nous avons envoyé de deçà noz députez, et de rechieff les advertiray que, le plustost que faire se pourra, ilz advancent noz affaires communes, comme aussi je vous prie de vostre part faire, en sorte que la chose s'advance de plus en plus, et que, ne s'arrestant point à quelques menues particularitez, on se résoulde promtement de ce qui est le principal... De Middelburg, ce 19e jour d'octobre 1576. |
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