Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+Princesse, s'employoit avec zèle en sa faveur (p. 312). Il étoit veu f de Renée d'Anjou, Marquise de Mezières, qui lui avoit laissé un fils. En 1582 il amena des troupes au Duc d'Anjou, alors dans les Pays-Bas: mais celui-ci, lorsqu'il voulut agir contre les droits du pays, eut garde de lui confier son secret. En France il s'opposa aux menées des Ultra-Catholiques, et refusa en 1586 de signer la Ligue. ‘J'ai eu avis,’ écrit le Duc de Guise, ‘que le Duc de Montpensier, oubliant sa religion et son devoir, se joinct avec les hérétiques, suivi des frères du Prince de Condé et de quelques froids catholiques; leur menée et intelligence est pour venir à une paix:’ Capefigue, Hist. de la Réf. T. IV. p. 261. Monsieur, je m'estois tousjours bien asseurée que vous me faisiés cest honneur de m'aimer, pour beaucoup de | |
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Ga naar margenoot+tesmoignages que j'en ai eu, tant en France comme depuis que j'ai esté en Allemaigne et par deçà; mais, pour vous en parler à la vérité, cette asseurance m'a esté bien fortifiée depuis avoir entendu par le Sieur de la Garde la bonne façon dont il vous a pleu parleir à Monseigneur nostre père pour moi, et la bonne volonté qu'il vous plaist de me continuer, dont, après vous en avoir remercié très humblement, je vous dirai, Monsieur, que, s'il plaist à Dieu me rendre si heureuse que je puisse encore quelque jour avoir ce bien de vous revoir, que j'espère vous obéir et faire tant de services que vous tiendrez pour bien emploié tant d'honneur et bons offices que j'ai receu et m'attends de recevoir de vous, de qui la bonne grâce m'est autant chère comme la vie, me promettant, Monsieur, que l'amitié que vous me portez s'estendra aussi à mes enfans, pour les avoir tousjours recommandez. J'ai fait voir à M. de la BeosseGa naar voetnoot(1) ma petite fille, qui se nourrit en Hollande, afin qu'il vous en puisse dire des nouvelles: j'espère que, si elle peut vivre, qu'elle sera encore si heureuse de vous faire très humble service, comme sera son plus grand heur de sçavoir cognoistre l'obligation qu'elle y a. Au reste, Monsieur, pour vous dire l'estat de ce païs, l'on est à présent sur un nouveau traitté de paix avec les Estats et autres Seigneurs Catholiques de Brabant, Flandre, et Hainault, dont nous attendons bonne issue, aiant desjà Mr le Prince vostre frère envoié quelque compaignie pour secourir ceux de la ville de Gand contre les Espaignols, lesquels s'estant saisis de quelque places leur donnent encores beaucoup de fascheries, en sorte | |
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Ga naar margenoot+qu'il seroit bien nécessaire que nous fussions desja unis, pour tant mieux résister à leur oppression. Cependant, pour nostre particulier, nous sommes en plus grand repos que nous n'avons point encore esté, et regaignons tousjours quelque fort sur l'ennemy, ainsi que mon dit sieur de la Beosse vous pourra faire entendre plus au long. Auquel me remettant, je finirai cette lettre par mes trèshumbles recommandations à vostre bonne grâce, priant Dieu vous donner, Monsieur, en très bonne santé, très heureuse et longue vie. A Middelbourg, ce 10me d'octobre 1576.
Vostre très humble et obéissante Soeur, Charlotte de Bourbon. En ce mois l'Allemagne eut deux Princes vertueux à pleurer; l'Empereur et l'Electeur Palatin. Maximilien II mourut le 12 octobre (T. III. 473). Son successeur et fils aîné, Rodolphe II, agé de 24 ans, étoit zélé Catholique: ‘Mortem Imperatoris incipiunt suspicari plurimi fore causam magnae mutationis in Religione..., forte etiam in Imperio. Nam videtur novus Imperator in suis rebus usurus consilio Pontificiorum tantum.. 18 oct.’ Lang., Ep. secr. I. 2. p. 242. ‘Quando hunc Imperatorem commendare volunt ii qui sunt ipsi maxime familiares, dicunt eum fore avo similem, nullâ factâ mentione parentis:’ l.l. p. 244. ‘Dimissi sunt omnes Belgae et Itali quos novi, qui non sunt Pontificiae Religionis: 15 déc.’ p. 258. Néanmoins il montra de la modération dans les commencements de son règne: ‘Bene sperare incipiunt ii qui metuebant ne ipsis adimeret libertatem Religionis concessam a parente:’ l.l. p. 254. Ses premières mesures sévères contre les Protestants datent de 1578. | |
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Ga naar margenoot+mités, il falloit un gouvernement national: ‘Qui sunt moderatiore ingenio cupiunt proponi conditiones pacis quibus consuleretur saluti illarum Provinciarum, ita ut manerent sub imperio Regis Hispaniae et non Hispanorum, salvis suis Privilegiis et libertatibus:’ l.l. p. 250. Comme Elizabeth, l'Empereur, d'accord avec la plupart des Princes d'Allemagne, redoutoit fort l'influence des François: ‘Est fama Status conferre consilia non solum cum Orangio Principe, sed etiam cum Alençonio, quae res videtur habere in se multum periculi, et reddit hanc aulam valde sollicitam.... 15 oct.’ l.l. p. 242. Il ajoute: ‘credo jam hic agi ut Imperator ibi constituat se arbitrum pacis et proponat utrique parti aequas conditiones, quibus etiam comprehendatur Princeps Orangius, idque faciat inconsultis Hispanis et significet se fore hostem illius partis quae conditiones propositas suscipere recusabit. Credo ipsum in eâ re usurum maxime opera Domini Lazari Svendii, eo quod sit rerum Belgicarum peritior reliquis qui hic sunt. ‘Schwendi étoit homme à donner un semblable conseil: mais une démarche si vigoureuse n'eût pas reçu l'assentiment, même de l'Empereur Maximilien. Hans Jénitz, Conseiller de l'Electeur de Saxe, écrit de Dresde au Landgrave Guillaume de Hesse, le 22 sept. 1576, ‘... Wenn die vorige Kay. M. seiner Churf. gn. getrewen rath gefolget, so wehren die motus Belgici vorlengst genzlich sedirt. Es hat aber ihre Mat. den K. zu Hisp. mit dem geringsten nicht offendiren wollen, auch villeicht wenig folge bei den hochmütigen Hispaniern gehabt, wie man dann noch ungewisz ist ann welches theiles fürhaben der König gefallen trage. So wollen die Status die Hispanier gerne aus dem Lande haben, und doch den König auch nicht gerne offendiren, und gehts nach dem sprichwort; wasche mir den beltz, und mache mir ihn nicht nasz...’ (MS. C). Au reste il avoit témoigné beaucoup de sollicitude pour les Pays-Bas, encore dans les derniers jours de sa vie: ‘Turbant Imperatorem calamitates Inferioris Germaniae, cum per aliquot annos summo studio egerit ut iis mederetur; sed Hispani respuerunt omnia sana consilia:’ Languet, l.l. p. 230. | |
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Ga naar margenoot+agent de la Cour de France, écrit à Mr Brulart: ‘l'Empereur baillant audience lundy dernier à l'homme du Prince d'Orange, duquel je faisoye mention par ma première lettre du 27 du mois passé, lui monstra fort bon visage et donna entière asseurance de sa bonne volonté envers le dict Sr Prince, lequel il prioit aussi vouloir tousjours demourer affectionné serviteur à sa Maj. Imp. et toute sa maison. Après l'avoir ainsi licenciéGa naar voetnoot1, commanda à un gentilhomme de l'aller trouver à l'hostellerie et luy dire qu'il n'eust à desloger que premièrement il n'eust autre avertissement Le lendemain, comme il craignoit qu'on le voulust détenir icy prisonnier, le Sr Empereur, ainsi que j'entend luy envoyant une petite lettre escrite de sa main pour porter à son maistre, lui feit de sa part faire présent d'une chaisne de 200 escus. Ce qui peut estre fait pour tascher de rendre le S.r Prince d'autant plus enclin et facille au traité de la paix des Pays Bas..... Le susdit homme est de Harlem et s'appelle Théodore van NienbourgGa naar voetnoot(1)...... Ratisbonne 3 nov. 1576’ (Ms. P.C. 398). | |
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Ga naar margenoot+zu Gott kniend gethan:’ Strueve, Pfältz, K.H. p. 274. Sa veuve Amélie de Nuenar (mariée en premières nòces au Comte de Bréderode, personnage bien différent!) annonce son trépas au Prince d'Orange par une Lettre du 30 oct. ‘Mr nostre bien aymé Cousin.... nous sommes, comme de raison, extrêmement tristes et dolens, tant au regard de nostre particulier... que du général de tant des Eglises ça et là dispersées, desquelles Dieu l'avoit en ceste dernière vieillesse du monde constitué quasi protecteur et défenseur unicque:’ (*MS.). |
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