Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Lettre DCXVI.
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Ga naar margenoot+diesse de me ingérer au dit service, n'ay voulu fallir a mon affection, non seulement pour le debvoir auquel me tiens redevable vers vostre Exc., mais aussy pour le bien public et de nous mesmes, espérant, par sa faveur et non par mes mérites, povoir obtenir aulcun rang en sa bonne grâce, et ne désire aultre chose plus au monde que, faisant chose agréable, de povoir me réputer pour serviteur et aymé d'ung tel Seigneur et Prince. Or, pour donner mon advis et jugement des affaires présentes quy nous touchent de près, me remectant du discours et succès d'iceulx aux rapports de Roland Foyet, me semble que manque riens plus que conseil et authorité pour obtenir le dessein; car, comme les Estatz et ces jeusnes SrsGa naar voetnoot(1) ont ungne volonté très ardente, c'est toutes fois ungne pitié de veoir sy peu d'avancement, par faulte de bonne conduicte. Il ne nous fault force ny argent, courage ny assistence, c'est pourquoy soubhaistons avec extrême désir la venue de v. Exc.; auquel poinct il fauldra, à correction, que, pour la jalousie quy se poulroit engendrer, que asseurez le Duc d'ArschotGa naar voetnoot(2) du gouvernement en l'estat présent, et pour ne tomber en aultre différent et inconvénient avec les généraulx Estatz, lequel on n'a sçeu oster de la fantasie de plusieurs pour l'appréhensionGa naar voetnoot(3) icy faicte, on a résolu et arresté de ne vous | |
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Ga naar margenoot+appeller que de leur sceu et gré, estans par ensemble d'accord sur la pacification avec ceulx de par delà, soubz la promesse que leur avons faicte de vostre part de remectre le tout à la décision des Estatz-Généraulx. Nostre commune ne désire que vostre venue, et n'y a nulle difficulté, sinon d'y entrer sceurement et avec gré, mais tout cecy sont des remises, lesquelles je crains que nous gastent; parquoy s'il y a ad ce moyen et aultre occasion, je prie de se haster, car noz ennemiz usent de grande diligence et astuce, et nous n'avançons riens. - Ceulx pour France sont partiz ce jourd'huy, et, s'il fault actendre après eulx, je crains de quelque changement et inconvénient. Partant pensons y en temps; quy tout embrasse riens estraint. Il est vray que pour briève guerre la conjonction des aultres nous est nécessaire, pour éviter jalousies et suspicions; toutesfois, pour nous asseurer, ne sçay sy debvrions nous avancer d'ung costé et d'aultre: je dis ceulx quy sommes les plus intéressés; l'advis des aultres et authorité ne me donne en cecy crédit. Dieu vueille que ce soit à bien. En somme, il fault remectre le tout au Tout-Puissant, qui a conduit ces affaires jusques à présent, espérant qu'il sera le Capitaine Général duquel avons besong. Les Estats de Brabant ne sçavent à parler en riens du mis en avant par la lettreGa naar voetnoot(1) escripte par de Backer e à van der Dorp touchant aulcun traicté ou aultre affaire. Par tant semble à plusieurs qu'il n'y fault prester oreille, comme estant abusion; lequel sera l'endroict, Monseigneur, par où baisant très humblement les valeureuses mains de v.E., avec tout offre de mes humbles | |
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Ga naar margenoot+services, n'oubliant mes très affectionnées recommandations au Sr de St Aldegonde, je prie le Créateur octroyer à icelle et à tous ces païs le repos quy nous est salutaire, à Son honneur, pour nous asseurer de ces tyrans. De Bruxelles, ce 22e de septembre 1576. De v. Exc. très humble et très obéissant serviteur, Christophle Roëls, dict [Jan] de la Sale. A son Excellence. |
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