Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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* Lettre DXLVI.
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Ga naar margenoot+seroit à désirer; puisque noz ennemis, au lieu de nous accorder noz demandes si justes et équitables que leur avons faictes, assçavoir la retraicte des estrangiers, et la convocation des Estatz-Généraulx, nous mectent en avant conditionsGa naar voetnoot(1) plus dures et iniques que ne sçaurions jamais recepvoir des plus grans tyrans du monde, et par où nostre condition deviendroit pire que celle des esclaves ou des bestes brutes, ainsi que pourrez veoir par l'escript allant icy joinct, que les commissaires du Roy nous ont exhibé le xiiije du courrant. Je suis icy avecq les Estatz en besoingne à faire la responceGa naar voetnoot(2), laquelle ne fauldray vous envoyer par le premier, m'aydant Dieu, et vous advertiray de temps à aultre de tout le succès de ceste communication, et le pourez, si trouvez bon, faire entendre aux Princes et aultres Seigneurs par delà, afin qu'ils sçaichent comment les choses se passent et de quel pied nos ennemis marchent. Touchant ce que m'escripvez de Duc Hans-Casimir, vous aurés veu par mes dernières qu'à cest effect je vous fais tenir trois mille florinsGa naar voetnoot(3), lesquelz trouverez à Couloingne chez Isaäc Leeuwenharter, et puis asseurer que c'est tout ce que je pourroys présentement faire. Et, si vous fussiez icy quelque temps, vous trouveriez par effect que les moiens d'argent ne sont pas telz que l'on faict courrir le bruyct par delà, car aultrement je seroys marri de vous laisser ou aultres mes amis en peyne, pre- | |
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Ga naar margenoot+nant Dieu a tesmoing du désir que j'ay eu de tout temps, et ay encoires, pour vous servir et assister de tout mon pouvoir; ce que je vous prie croyre et ne vous laisser abuser de ceulx qui, ne cognoissans point l'estat de noz affaires, ne pensans aussy à noz grandes charges et despens si excessiffs qu'il nous convient porter contre les plus grans et plus puissans Potentatz de la Chrestienté, vous vouldroyent faire entendre les choses tout aultrement qu'elles ne sont, estymans, à faulte de jugement, que ce soit tout or qui reluict. Quant à ce que trouviez bon pour certaines raisons que j'envoyerois quelque pièche d'artillerie ou d'argent à l'Evesque de Couloingne, je suis esté bien aise d'entendre la bonne affection qu'il nous porte et vouldroys bien à ce regard luy faire service, mais de luy envoyer artillerie cela m'est du tout impossible, tant pour le besoing qu'en avons par deçà pour furnir noz villes, chasteaulx, forteresses, et batteaulx, que pour le mescontentement que cela causeroit icy à ung chascun, voyantz en ceste saison emmener quelque artillerie, et me respondroyent qu'il seroit meillieur que les Princes de par delà envoyassent icy quelques bonnes pièches avec force munition; car, si nous venons à rompre la communication de paix sans bon effect, comme il faict à craindre, nous debvons asseurer qu'aurions bien à faire de toute noz flesches, lesquels aussi en ce cas nous sommes délibérés d'employer gaillardement. D'aultre part, par ung billet inséré en voz lettres, j'ay veu vostre intention de vous trouver en briefz jours icy, désirant que je vous mande sur cela mon advis. Or, pour vous y respondre, Monsieur mon frère, je vous tiens mé- | |
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Ga naar margenoot+moratyff qu'aultre fois je vous ay escript et aussi mandé par mon Secrétaire Brunynck le grand désir que j'avois de vous veoir, pour avoir ce bien de vous veoir, tant pour vous remerchier de tous voz bénéfices et grands offices, que pour discourir bien particulièrement de tous noz affaires, et aussi affin que vous puissiez veoir à l'oeil la disposition d'iceulx. Mais considérant d'aultre part les dangiers et périlz qui vous pourroyent survenir en chemyn, veu qu'il vous faultdroit passer deux ou trois jours par le pays de noz ennemiz, et que vous venant à courrir quelque sinistre fortune, que Dieu ne veuille permectre, ce ne seroit seullement au grand préjudice de vostre personne, mais bien le plus grand désastre qui pourroit en ce temps survenir à toute nostre Maison, comme vous pourrez par vostre bon jugement bien considérer, et seroit icy trop long à discourir. Parquoy je vous prie de bien peser ce faict devant que entreprendre le voiage, et surtout ne vous hasarder par terre, où, comme j'entens, il faict maintenant plus dangereulx que du passé. Mais quand vous seriez résolu de venir, je vous conseillerois plustost de prendre le chemyn par Embden, oires que ce soit aussy bien dangereulx, de tant plus que noz batteaulx de guerre ne sont sur la rivière de Ems. Au regard du Conte van den Berch, je ne fauldray de l'ayder en tout ce que me sera possible, mais en ce temps l'on ne peult toujours faire pour les amis ce qu'on vouldroyt bien. J'ay veu les comptes que m'avez envoyé, vous remerchiant de vostre peyne et bonne diligence, mais je crains que les affaires n'auront point si bon succès que j'en soye rembourssé, ce que seroit toutesfois ung grand mal pour moy et pour nostre Maison, remectant ce néant- | |
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Ga naar margenoot+moings le tout à ce qu'il plaisra à ce bon Dieu disposer.... Dordrecht, ce 21 jour de mars 1575.
VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service,
Guillaume de Nassau. Le Landgrave Guillaume de Hesse écrivant à Auguste Electeur de Saxe (Cassel, 24 mars) qu'il a lu la copie d'une lettre du Comte Günther de Schwarzbourg à son frère Hans-Günther, ajoute: ‘.. Dieweil der Religion inn obgedachts von Schwartzburgs schreibenn so kaltt gedacht, und darnebenn erwehnett wirtt das der Prinz wiederumb zum seinen, ja einem noch mehrerem gelangen und kommen solle, desgleichen dasz ehr, der Prinz, dabevor öffentlich ausrufen und gebietenn lassen das alle frembte Predicantenn, inmassenn E.L. uns vor wenig tagen zugeschickte zeittungen melden, auszm landt hinweg geschaft, und darinnen nicht geduldett, noch ihnen einiche predigtenn zu thun verstattet werdenn solte, so erschrecket uns solchs nicht wenig, also das wir schier nicht wissen was wir zu diesenn dingenn sagenn und daraus judiciren sollenn...’ († MS. C.) |
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