Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre DXLII.
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Ga naar margenoot+vers Bréda, pour commencher la communication avecq les Commissaires du Roy; du succès je vous advertiray à toutes occasions. Le Seigneur Dieu veuille que le tout puisse réussir à Sa gloire et au soulaigement du povre penple. Je vous ay aussy par ma dernière escript si pour vostre regard vous désirez estre faicte aucune mention au traité de paix, et vous prie encoires de rechieff me mander sur cela au plustost vostre volunté; car pouvez estre assuré que je ne désire sinon vous servir et complaire en tout où ma puissance se peult estendre, et Dieu sçait le marissement de coeur que j'ay de ne pouvoir faire correspondre les effects à mon bon désir; mais debvez imputer le tout aux petits moyens qui me restent pour les trop grans et excessiffs despens que ceste guerre nous a amené, tellement que quand vous verriez les comptes, seriez non seullement esbahy, mais contrainct de confesser que quasi toute l'Allemaingne ne seroit bastante à porter si grans fraiz, et cependant toutesfois nous demeurons aultant délibérez que oncques auparavant à bien faire et nous deffendre gaïllardement, si avant que nos ennemis ne nous vouldront accorder toutes conditions justes, raisonnables, et équitables, pour l'advanchement de la gloire de Dieu, le bien publycque, et pour nostre asseurance. Par vostre lettre du xxviije jour de janvier dernier passé j'ay ven la poursuyte du duc Hans-Casimir pour avoir remboursement de quelque argent à luy deu à raison par vous alléguée et, que vous requérez qu'en cela je vous vueille assister..... Je vous advanceray à l'effect que dessus la somme de trois mille florins de Brabant, lesquelz vous recepverez par les mains de Isaäc Leeuwenharter...... Et, si Dieu donne la grâce que la paix se puisse faire, vous trou- | |
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Ga naar margenoot+verez que la despence par vous faicte et portée, tournera au grand bien et honneur de nostre Maison. Quant à l'affaire de Besançon, j'attendray ce que vous y aurez davantaige besoingné; et si l'on vouldroyt attenter quelque chose, il le fauldroit faire devant que la paix soit conclue. J'eusse fort voluntiers assisté le Maréschal de Coloingne, mais trouvantz les Estatz de ce pays qu'ilz ne pouvoyent bonnement condescendre à sa demande, sans leur grand intérestGa naar voetnoot1, je n'ay pour ce coup sçeu effectuer aultre chose pour luy, mais j'espère que par le moien de la paix il aura pleine et entière jouyssance de ses salines. Toute la difficulté gist en ce que ses dits salines sont situez au pays à nous ennemy, et accordant au dit Mareschal sa requête, nous fortiffions non seullement noz ennemis, mais viendrons à perdre par deçà toute la traffycque de salines, en quoy gist tout nostre bien, n'ayantz quasi aultre traffycque icy; parquoy vous prie nous excuser et le tenir cependant tousjours en bonne dévotion, comme de ma part je le tiens gentilhomme doué de si bon entendement que, pour son particulier, il ne vouldroyt postposer le faict général, qui tant importe. J'ay avecq voz lettres susdittes receu le discours que m'avez envoyé sur le faict de la paix, et treuve le dit discours assez conforme à nostre intention, vous remerchiant du bon soing que vous portez à nostre bien. Mais, au regard du Conte Günther de Schwartzenburg, je n'ay jusques icy peu apercevoir en luy que une sincère intention, et qu'il désire de veoir les choses réduictes en bonne paix et union. Le Conte Günther de Schwartzbourg est es- | |
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Ga naar margenoot+merveillé de veoir noz affaires icy en si bon estat, et bien aultrement que le grand-commandeur et aultres noz ennemiz l'avoyent faict entendre à l'Empereur. Par une aultre vostre lettre du xxviije jour du mois de décembre dernier, j'ay veu ce que m'escripvez du faict auquel j'avois cy-devant une fois employé feu maître Guillaume Knuetel, et que vous estimez qu'il seroit présentement temps de mectre le dit faict en avant; à quoy je vous diray, qu'en cas que la chose se pourroit faire à raisonable prix, et que je pourrois avoir certains termes de payement, comme de demy-an en demy-an, vous me ferez plaisir de vous enquester de cest affaire de plus prez, et me mander ce que vous en aurez trouvé, pour puis-après vous faire sur tout plus amplement entendre mon intention. Et, pour procéder en cecy seurement, il seroit bon que la partie eust congé de l'Empereur pour pouvoir vendre la pièche à celuy que bon luy sembleroyt... Dordrecht, 4 mars. VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service,
Guillaume de Nassau. |
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