Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CDXCVII.
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Ga naar margenoot+jusques à Wesel pour accélérer mon chemyn. Et estant arrivé en ceste ville de Coulloigne, je n'ay voulu faillir vous faire la présente pour tenir advertye vostre Seigneurie comme en la conférance d'entre les dits Seigneurs il ne s'est rien peu conclure de bon pour le repos de la France, et en conséquent moins au service et assistance attendus par moy pour le bien des affaires de Monseigneur le Prince vostre frère, et sur ce s'en est retiré le dit Maréchal, assez mal édiffié, en faisant diverses complaintes du malheur du temps. En prenant congé de luy, il me pria de faire entendre toutes particularitez de sa négociation à mon dit Seigneur Prince, afin qu'il congnoisse combien il estoit désireux de s'employer en ceste action, considérant le grand fruict qui en dépendoit, et m'asseura d'avantage, qu'il feroit tous les bons offices près de son maître, qu'il congnoistroit estre propices pour le bien et advancement de son Excellence. Quant à la partie des xiiije mille livres, il n'y a cu moyen de la toucher, quelque poursuicte et instance que j'en aye faicte. Mais le dit Maréchal m'a donné une meilleure espérance pour l'advenir, quant il sera de retour en court, et à ceste fin Monsieur de Lumbres s'en est allé avec luy, qui s'employra de son pouvoir pour reprandre les erres de ses premieres poursuictes et successivement des miennes. Par cela, Monseigneur, je juge que on peult encores espérer de ce costé quelque assistance, joinct aussy ce que j'en ay apprins d'ailleurs. Le dit Sr Maréchal, en s'en allant soubs le sauf-conduict de mon dit Seigneur l'Electeur, auroit esté aguecté en chemyn par plusieurs François qui prétendoient se saisir de luy et de sa trouppe par forme de répressailles, qui a esté cause de le mectre en une merveilleuse alarme. Le jour | |
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Ga naar margenoot+de son partement de [Garmesson], qui fut fort subit et inopiné, je fus envoyé devers luy de la part de Monseigneur l'Electeur à NeustatGa naar voetnoot1, pour sçavoir la résolution de la ditte partie des xiiije milles livres, et m'estant accompagné du dit Sieur de Lumbres et du secrétaire du Sieur Schonnebert, demeuray derrière: nous feusmes arrestez tous trois par les chemyns d'aulcuns Gentizhommes François, accompaignez de Reytres, estans de l'entreprinse du dit aguect, et menez de ce part devers Monsieur de Thoré qui estoit en campagne avec une trouppe, estant auprès de luy en ces montagnes, costoyant Neustat et LanstatGa naar voetnoot2. Il nous retint deux jours avec luy assez estroictement, afin que on n'eust moyen (ainsi qu'on disoit) de descouvrir l'entreprinse. Et finallement, n'ayant la ditte entreprinse réuscy, le dit Sieur de Thoré nous auroit donné congé de passer jusques au lieu de Lanstat où estoit le dit Sieur Maréchal, et au départ nous auroit faict beaucoup de belles excuses pour toute satisfaction. Voylà, Monseigneur, comment ceulx qui négocient pour son Excellence ont esté respectez. J'en voullus parler assez hault au dit Sieur de Thoré, mais il me feist parler doulx, et enfin il usa de réconciliation, et me feist plusieurs remonstrances tendantes à excuses, et demeurasmes bons amys au départir. C'est en somme, Monseigneur, ung sommaire de ce que j'ay peu faire de deçà. Quant aux aultres particularitez, ils seroient longues à les discourir à vostre Seigneurie, que me gardera d'en ennuyer par ceste-cy vostre Seigneurie, ayant le tout bien imprimé en la mémoire pour en faire ample déduction à son Excellence, afin que à l'advenir elle puisse reigler ses affaires. Je suis accompaigné de deux | |
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Ga naar margenoot+déléguez d'Aurenge qui désirent de passer avec moy devers sa ditte Excellence. Quant aux deux aultres précédens qui parlèrent à vostre Seigneurie à Heydelberg, il y a nouvelle par deçà qu'ilz ont esté prins prisonniers près Bommel par l'Espagnol et menez à Utrecht, où l'on dit qu'ilz sont de présent... De Colloigne, ce vijme de juing 1574. De vostre Seigneurie, très-humble, très-obéissant, et affectionné serviteur, Davi[s]. A Monseigneur, Monseigneur le Conte Jéhan de Nassau. L'Electeur Palatin, ayant fait des démarches auprès de Guillaume de Hesse, pour lui faire prendre part aux négociations avec la France, le Landgrave lui écrivit, de Cassel le 15 juin: ‘... Wir wissen uns zu erinnern das wir uns jegen E.L. rath D. Eheimen zu etzlichen mahlen rundt erclertt wir könnten oder wollten uns inn solche weittleufftige hendell (einer Französischen Correspondenz) nicht einlassenn oder einmengen; wie wir dan auch dem Könige sein deshalben an uns gethanes gleichmessige surchen selbst mitt rundenn worttenn abgeschlagen; mitt fernerer vermeldung das so woll unser als anderer Chur u. f. gelegenheitt nicht sein wolle uns itziger zeitt inn einiche Correspondenz oder bündtnüs mitt Franckreich inzulassenn, welches wir auch alhie jegenn den von Retz gutermassen wiederholtt. Der meinung seindt wir auch noch; dann das wir uns mitt einem oder zweyen Ch.u. f. inn fremdter Potentaten so sorgliche bündtnüs inlassen soltenn, solchs möchte uns bey Got dem Hern, der Kay. M., unsern Erbeinigungsverwanten, und allen Stenden des Reichs, zu allerhandt verweisz und nachtheil gereichen, wie wir solches dem Könige nach der lengde zu gemütt gefürtt, damit auch s. kön. W. woll content und zufrieden gewesen...’ († MS. C.). |
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