Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij67.
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Ga naar margenoot+ou autre l'apointement ne feust faict: mais l'aiant trompé ses Ministres sur la facilité d'appaiser le tout par la force, et le grand profit que feroit puis après des imposts pour acquiter ses grandes debtes, l'avoient faict résouldre de se tenir difficile sur l'apointement, colorant le tout de la réputation de ne voulloir entrer en composition avecques ses subjects, ne moins avecques les héréticques, au préjudice de la Relligion Catholique. Tout cela ensemble les a tenus jusques à ceste heure où il sembloit qu'ils prendroient nouveaux partis, qui se sont encores renversés par la paciffication qu'ils entendent que V.M. a faicte, laquelle ils pansent asseurément leur portera nouvelles difficultez, parcequ'ils pansent que tout le faix leur sera sur les bras, et que leurs rebelles prandront nouvelle vigueur, entrant aussi en nouvelles jalousies qu'ils ne soient favorisez de ceulx qui en France leur ont esté en soubçon ne voulloir [estre] otieuxGa naar voetnoot1 en telles conjectures; dont il est tout certain qu'ils en eussent il y a longtemps senty bien près le coup, si V.M. avecques sa bonne prudence n'y eust mis le remedde, et lequel il me semble n'avoir esté recogneu d'eulx comme ils debvoient, sans que je vueille toucher dont en est la faute; et encores que je ne soye Profeite ne fils de Profeite, si leur aye prédict, dès le commencement qu'il pleust à V.M. m'envoier de pardeçà, le cours de leurs affaires et comme ils se trompoient en la forme de négotier avecques elle, que ne voulloit tromper et moins souffrir estre trompé. Et encores qu'ils ne le confessent, ils cognoissent très bien que on les entend et que par là toutes leurs finesses sont perdues. Le tout est que V.M. | |
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Ga naar margenoot+asseure ses affaires, et que, pour achever à leur faire [faire] le sault, elle ayt aussi bonne main à rompre le coup à l'élection du Roy des Romains, où je sçay qu'ils s'atachent fort et ferme, comme elle a eu en celle du Roy de Polloigne. Et puisque le temps est que par négotiations ou praticques, plus que par armes, l'on achève de grandes entreprinses, il fault que V.M., qui a l'une et l'autre en la main, par force et raisons se face monarque du monde... |