Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Lettre CDLXXXVIII.
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Ga naar margenoot+d'un plus grand trouble à la Cour et d'avoir bientôt le Duc d'Alençon avec eux, s'emparèrent de St. Lo; Montgommery, qui se tenoit clos et couvert aux Isles de Gersay et Gernesay, se rangea avec eux.’ Mezeray, V. 174. Monseigneur, je vous advise que Frégose partit de ceste ville devant-hier, s'acheminant vers le Lantsgrave, vers lequel Schomberg estoit allé un jour auparavant. J'ay reçu nouvelles de Paris que le Roy prétend dresser son armée en la ville de Rouen pour rompre le Conte de Mongomery, lequel a prins Saint-Lo, Cherbourg, et va jusques aux portes de Dieppe avec son armée, qui est de plus de quinze mille hommes, tant à pied qu'à cheval. Le Roy a envoyé S. SuppliceGa naar voetnoot(1) vers le dit Sieur Conte et ses troupes pour parlementer de paix, mais ils ne s'y fient et n'en veulent ouyr parler, ny près ny loin. Le Roy de Navarre et le Duc d'Alençon se sont retirez en un fort chasteau près de Paris, ayant envoyé au Roy une déclaration de leur part, par laquelleGa naar voetnoot(2) ils rendent raison des armes qui ont esté levées aux environs de St. Germain en Laye par leur authorité et commandement. Je n'ay peu voir le contenu de la dite déclaration, d'autant qu'elle a esté | |
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Ga naar margenoot+surprise par le Gouverneur de Mets, qui a fait ouverture du pacquet où elle estoit enclose, mais j'espère que bientost nous la recouvrerons par autre moyen. Au reste, Monseigneur, vostre frère estant dernièrement de pardeçà, me fit entendre que vous désiriez recouvrer quelque honneste et fidelle homme pour vous servir de secrétaire; m'estant donques sogneusement enquis, il s'est offert un personnage de Savoye, nommé Monsieur du Verger, gentilhomme de bonne part, ayant estudié et versé aux loix, parlant et escrivant en langue Allemande, Italienne et Françoise, lequel s'est réfugié dè pardeçà pour vivre en la liberté de sa conscience. Le voyant donques de bonne volonté, j'ay tiré ceste promesse de luy, que, si son service vous est aggréable, il s'y employera fidellement. Il est âgé de 24 à 25 ans, fort de corps, et honneste. Il reste, Monseigneur, que s'il vous plaist d'y entendre, vous luy en escriviez un mot, affin qu'il se puisse acheminer vers vous avec plus grande asseurance. J'ay prié Monseigneur vostre frère de vous donner quelque advertissement pour envoyer en diligence du costé de SedanGa naar voetnoot(1), et plus outre si besoin est; ce que je juge estre si nécessaire que, quand vous n'auriez homme pour entreprendre et négocier tels affaires, pour le moins il est bon de faire entendre vostre | |
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Ga naar margenoot+volonté à ceux que savezGa naar voetnoot(1), à cette fin qu'ils ne pensent que vous soyez refroidy à les secourir, et quant et quant les exhorter à contribuer à bonnes enseignes pour lever le secours qui leur est nécessaire. Je ne doubte point que le Roy ne gagne le debvant, veu les diligences et devoirs que le maréchal de Retz, Schomberg et Frégose font en Allemagne, ce qui viendra au grand préjudice de la cause, si ce n'est que on advise d'un commun accord aux moyens de s'entretenir et conserver. Je vous escry franchement, veu la commodité que j'ay du porteur des présentes, qui vous fera entendre les nouvelles du quartier d'où il vient. Monseigneur, je prie Dieu de vous tenir en Sa sauvegarde, me recommandant humblement à vos bonnes grâces. De Franckfort sur le Meine, ce 22 d'avril 1574. Vostre très-humble et très-affectionné serviteur, Théophile de Banos. A Monseigneur,
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