Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre CDLXXX.
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Ga naar margenoot+Là, Sire, il ne me laissa passer oultre, et me dict que je luy disois choses les plus nouvelles pour luy dont il avoit jamais ouy parler, et que, si ainsi feut qu'il se feut trouvé quelques huguenotz aus dites assemblées faisant semblables pratiques, ce ne pouvoyent estre que de très meschantes gens et hérétiques, et que si l'on luy pouvoit nommer aucun d'iceulx et la retrecte qu'ils font en ces pays, il feroit tel si brief et exemplaire chastiement d'iceulx, qu'il en seroit à jamais mémoire, et que avecques tout cela il feroit toute dilligence de veoir s'il pourroit descouvrir ou prendre si aucun il y a qui aille faire tels et si meschans effects, et que, avecques tout le desplaisir que luy donnoit chose tant nouvelle et jamais pencée à luy, il estoit très aise de quoy Vostre Majesté n'avoit creu qu'il eust part en acte si malheureulx, et qui doibt estre sy esloingné d'un Prince faisant la profession qu'il faict et fera, comme il espère faire paroistre à ceste heure plus que jamais, et que je pouvois asseurer Vostre Majesté de sa part qu'il n'aura jamais part à telles et si ordesGa naar voetnoot1 praticques, s'asseurant que les huguenotz ne prendront ny ne chercheront le secours de sa main, n'ayant rien qui ne soit [voleGa naar voetnoot2] à leur désolation et ruyne, comme il estoit appareillé de le monstrer par effect plus que jamais. Il me dict tout cela, Sire! avec tant de véhémence et affection qu'il passa assez son ordinaire de procedder, qui me feit voir asseurément que c'estoit chose de quoy il se sentoit piqué et dont il ne vouldroit estre imputéGa naar voetnoot(1)..... | |
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Ga naar margenoot+..... Je dicts que à la vérité tous bons Chrestiens debvoient désirer et ayder de tout leur pouvoir le service de Dieu, et à procurer de veoir Vos Majestéz paciffiques en leurs Estats, et que, si de toute part il y eut esté aydé, comme il a esté par Vostre Majesté, il n'y auroit aujourdhuy nul qui levast la teste, et que tant de batailles qu'elle avoit données sans regarder au péril de perdre tout, puisque c'estoit pour le service de Dieu, avoit bien monstré qu'elle n'uzoit de dissimulation, et que, si en Flandres, quant l'occasion c'est présentée, l'on eust faict le semblable, comme nous avons faict en France quand il a esté besoing de jouer des mains, les affaires y seroient en meilleurs termes, et que au reste j'estoys bien à ung avec luy et avec tous ceulx qui diront que la bone correspondance de Voz Majestez seroit plus que nécessaire au remedde des affaires présentes, et que tous gens de bien à la vérité y debvoient ayder..... ....Le Duc de Médyna-Celly a faict icy tout ce qu'il a peu pour faire une part contre le Duc d'Albe, le voullant [imputerGa naar voetnoot1] sur les affaires de Flandres, le chargeant que les troubles sont fondées sur la tyrannye de laquelle il a | |
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Ga naar margenoot+uzée durant son gouvernement, et qu'il a désespéré ceulx du païs à la rebellion, et que ce n'est pour l'hérésie, comme veult dire le Duc d'Alve; et, si le Duc de Médyna-Celly pouvoit faire croire ce poinct-là, et qu'il ne ce parlast entre le Prince d'Orange et autres ces associez de Religion, je pence asseurément qu'ils trouveroient avec le Roy Catholique quelque voye de paciffication; mais, où il y va de la Religion, l'on diroit qu'il n'y a plus de moyen, pour s'estre mys sy avant en scrupulle de conscience que rien ne passe plus oultre. Je pence aussy que le Duc d'Alve, quelque chose que l'on die, quand il sera icy, il aura toute aucthorité et que nul ne luy fera teste et que le Duc de Médyna-Celly se aflocheraGa naar voetnoot1. Je m'atends bien que le dit Duc d'Alve, estant icy, sera très contraire à tout ce qui se présentera de la part de V.M., comme ennemy et envieulx de la prospérité de ses affaires. L'on avoit pencé ung temps que Médyna-Celly se seroit estably pour pouvoir avoir voix aus dites affaires de Flandres, et le Roy Catholique le gratiffieroit d'estat de grand-maistre de la Royne Cathollique et Gouverneur des Princes, comme j'avois jà mandé à Vostre Majesté, mais, à ce que j'entends, il est traverséGa naar voetnoot(1) du prieur Don Antonio de Tholède, qui est grand-escuier..... Madrid, 30 mars. |
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