Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+cerches par plusieurs de vous vouloir solliciter et supplier de tant faire avecques les Estats de Hollande affin que ce premier termin puisse estre satisfaict, et qu'ils auront patience aussi longtemps que l'on vouldra avecques les aultres, se présentans de vous faire ung reutterdienst avecques mille ou douze cents chevaulx à leur despens, et ce en tout tel endroict que l'on vouldra attenter quelque chose; car ils congnoissent bien que ils ne sçauroient estre paiés si les Estats ne sont aulcunement soublagés, entreprenant d'ung aultre costé. Nous avons esté requis particulièrement de Ernst von MansloGa naar voetnoot1 de vous vouloir supplier de sa part que veullés oublier tout ce qui s'est passé à Delft entre vous et luy; qu'il confesse d'avoir le tort, mais que ces parolles estoient plustost procédées d'une fâcherie de ceur de ce qu'il se sentoit pressé d'ung chascung et qu'il voioit les Estats si mal résolus et affectionnés à condescendre à leurs demandes, que d'une mauvaise volonté en vostre service, et qu'il estoit tout prest de employer sa vie en tout et par tout, moiennant qu'il fust asseuré que vous l'auriés pour agréable. Nous luy avons promis de vous en faire le rapport par escript ou de bouche; il semble qu'il désire de demeurer vostre pensionaire tout ainsi qu'il a esté auparavant. Nous avons remonstré bien au long à Wallefels, qui est celui lequel il ast envoié vers nous, le peu d'occasion qu'il avoit eu de départir arrière de vous de telle façon comme nous avions entendu, et que luy avoit pressé le Conte de Barbi et Dime von Hoert de vous annoncer de sa part qu'il n'entendoit pas de plus estre vostre pensionaire, s'estant fondé sur le petit traictement que luy avés présenté de la part des Estats, | |
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Ga naar margenoot+avecques tout plain d'aultres circonstances: vous adviserez, s'il vous plait, ce que voulés que soit faict en cecy, et serez obéy. L'on nous baille bone espérance du Duc Casimir, de vouloir faire quelque chose de bon, et de faict il a désiré de pouvoir communiquer avecques mon frère et moy pour prendre une résolution, à quoy tiendrons la main, comme pourrés penser. Nous partons à cest instant pour l'aller trouver à Symmeren, et le presserons jusques au bout: Dieu nous veuille assister que nous puissions résouldre quelque chose à Sa gloire et à vostre soulagement; vous en serés promptement adverti. Quant à ce que mandés, qu'il vous semble que l'Empereur ne se monstre guères affectionné en vostre endroit, ayant mesmement escript au Conte Palatin de empêcher vous et les vostres, voire de leur courir sus, ce sont termes généraulxGa naar voetnoot(1) et pareils aulx édicts qui furent faicts il y a trois ans en faveur du Roy de France. La principale cause qui nous meust à solliciter le faict de Bitz, est pour obvier cest empêchement de la levée, car j'espère que nous aurons moien de mectre sus deulx mille chevaulx et trois ou quatre mille harquebuzier pour faire une honeste entreprinse, sans que l'on nous peult empêcher. Il est vray que, si les Estats pouvoint aulcunement fournir au premier termin, que cela avanceroit merveilleusement la besoingne. Ung gentilhome qui s'appelle Eyl fust, il y eust | |
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Ga naar margenoot+hier huict jours, dedans la ville de Nimmegen, où il vist le Duc d'Albe assé mal accompaingné, comme il dict, il a deulx compaignies des Alemans et peu des Espaingnolz avecques luy: ce seroit prendre le nid avecques les oiseaulx, si ainsi fust ordonné de Dieu. Helling est encores après pour sçavoir toutes particularités, lequel j'attens de heure à aultre. L'on me veult asseurer de l'entreprinse de Venlo; je sçauray, dedans peu des jours, ce que l'on en debvra espérer; il fault prier Dieu de bon coeur, et Il ne nous délaissera poinct au besoing, et ordonnera que le tout réussira à nostre salut. |
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