Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre CDXXXIX.
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Ga naar margenoot+sont maintenant en assez gratieulx estat, Dieu mercy, horsmis l'extrême courtresse d'argent où je me retreuve, et me viendroit tant mieulx à propos de recepvoir celluy dont m'avez escriptGa naar voetnoot(1); or ayant veu les moyens advisez pour faire tenir d'argent, je treuve assez bien, quant aux quarante mil escus, de les faire tenir en partie à Francfort et en partie par lettres de change. Mais ne trouverois pas bon de faire tenir les soixante mil escuz par la voye d'Anvers, et ce pour plusieurs et divers respects, ains serois plustost d'advis qu'on les fist tenir à RowanGa naar voetnoot1, dont j'auray moyen les avoir icy, désirant à ce regard que vous tenez la main à ce que [me] soit au plustost addressé, veu qu'à faute d'argent nous perdons souvent de belles occasions. Et quant à la venue de la NoueGa naar voetnoot(2) par deçà, je vous prie traicter tellement sur ce faict avec le Roy de France, afin que sa Majesté le vueille payer et asseurer les capitaines de leur payement; affin que, quand il seroit avec ses capitaines icy, nous ne soyons pour leur payement en paine. Au regard des entreprises, je trouverois celle de Bergen op Zom la mellieure, puisqu'i ne fauldroit beaucoup de chevaulx, estant l'advenue toujours ouverte du costé de la mer; celle de Maestricht ne seroit aussy mal à propos, bien que la ville soit grande et peu forte, parquoy il fauldroit premièrement adviser par quel moien on pourroit en toute diligence fortifier icelle ville | |
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Ga naar margenoot+et avoir bon nombre de gens pour la garder. TermundeGa naar voetnoot1. J'avois aussy advisé pour la ville de Liège, s'il ne me fust souvenu que Liège est de l'Empire, oires qu'elle nous seroit fort duisable pour nous pourveoir de toutes noz commoditez nécessaires, et cependant je vous prie de haster aucune des dictes entreprinses pour ung peu soulaiger les pouvres gens de ce pais. Quant à Collogne, sy vous y pouvez faire quelque chose de bon, je seray bien aise, comme aussy du faict de la paix, pour l'acheminement de laquelle je faiz présentement, tant en mon nom que celluy des Estatz de ce pays, publier ung escript au RoyGa naar voetnoot(1), lequel j'espère fera quelque fruictz envers les Princes d'Allemaigne, pour leur faire cognoistre la justice de nostre cause, et estant le dit escript achevé d'imprimer ne fauldray vous en envoyer de copies. Au reste, comme pour mellieure seureté de ce pays j'avoys trouvé bon de faire entreprendre sur ma ville de Ste GheertruydenberchGa naar voetnoot(2), il a pleu à Dieu y donner si bon succès que | |
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Ga naar margenoot+mes gens y sont entrez le dernier jour du mois passé sans perte d'ung homme, mais seullement quelques cincq ou six bléchés; et ayantz couppé la gorge à la garnison qui estoit d'environ cent et soixante hommes, n'ont aultrement touché ny corps ny biens de mes subjects, comme aussi mon commandement estoit de ne les grever en sorte quelconque. L'ennemy s'en est trouvé fort estonné et cerche grandes practiques pour reprendre la ditte ville, mais j'espère que par la prouesse de ceulx que j'ay mis là dedans, il ne les pourra prévaloir. Je fais toute diligence à bien fortifier la place, et icelle pourveoir de vivres aultant qu'il sera possible. Quant aux affaires de Zeelande, je ne doubte que vous aurez assez entendu que l'ennemy ayant seulement deschargé une partie de ses vivresGa naar voetnoot(1) pour Middelburch est avecq le reste retourné en Anvers, après avoir perdu quelques xvii ou xviii de ses bateaulx. L'on dict qu'il faict estat de bientost retourner au dicte Zeelande; aultres me rapportent qu'il faict marcher ses gens vers Breda, en intention de donner sur Ste Gheertruydenbergh. Tant y a que ceulx de Zeelande sont bien délibérez à les recepvoir tellement qu'ilz ne retourneront une aultre fois si bon marché; je leur ay envoyé les gens que Hellingh m'at amené, ilz ont aussy reçeu encore quelques Eschossois. Ce que je vous ay aultres fois escript des Anglois, m'advient présentement, carilz de- | |
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Ga naar margenoot+viennent plus difficiles et mal volontaires de jour en jour et s'en veullent retirer, en quoy je ne les veulx empescher puisqu'ilz sont de si grande coustangeGa naar voetnoot1 et peu de service. Aucuns des Franchois suyvent le mesme pied, et tout ce mal ne nous vient que à faute d'argent, dont je vous laisse penser [etGa naar voetnoot2] travaux je me treuve, n'ayant ung seul homme pour m'assister, moins encores seconder aux affaires de si grand poixGa naar voetnoot(1). La ville d'Alckmar demeure assiégée et est fort pressée de l'ennemi. La ville d'Alcmaer est encoires assiegée, mais ceulx dedans ont fort bon couraige. J'ay envoyé quelques compaignies vers le Waterlandt à leur secours. Et n'ayant présentement aultre chose je finiray ceste par mes très affectueuses recommandations en voz bonnes grâces, suppliant Dieu vous donner, Messieurs mes frères, en santé, heureuse et longue vie. Escript à Dordrecht, ce xiiie jour de septembre 1573.
Ga naar voetnoot3 Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
Ga naar voetnoot4 Je vous prie voloir faire mes bien humbles recommendations à Madame ma mère, Madame ma | |
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Ga naar margenoot+soeur, et à tous mes aultres soeurs et beau-frères, et à toutte la bonne compaignie, sans oblier ma fille.
A Messieurs mes frères les Contes Jehan et Louys de Nassau, à Dillenbourch. |
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