Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
Ga naar margenoot+No. CDXXIXa.
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Ga naar margenoot+V. 168. Cette paix étoit une mauvaise nouvelle pour les Espagnols. ‘Male habet Hispanos pax Gallica. Albanus misit equitatum Belgicum ad fines Gallici Regni; metuit enim ne Huguenoti veniant auxilio Principi Orangio.’ Languet, Ep. secr. I. 201. Il plaira à Monsigneur le Conte escrire de la part de S. ExcellceGa naar voetnoot(1) au Roy en connoisanceGa naar voetnoot1 de la paix, et après l'avoir exortéGa naar voetnoot2 de l'entretenir, le remercier de la bonne affection qu'il faict paroistre pour le bien des affaires des Pays-Bas, comme par le Sr de Lumbres il a entendu. Le mesme se porra faire à la Royne sa mère, d'aultant qu'elle s'est montrée non moins affectionnée que le Roy. Escrivera aussy lettres au Roy de Pollonge pour congratuler son élection, luy offrira toutes assistences selon les moiens qu'il peult avoir présentement, luy recommandera la manutention de la paix de France, comme un exemple singulier de pieté, par lequel non seulement il laissera une louable mémoire de son humanité, més aussy se conciliera la bienveuillance de ses futurs subjects, instruis et nourris en diversité de Religion, par ce bénéfice. Il porra aussy congratuler le Duc d'Allanson en la réputation qu'il s'est acquise au premier port de ses armes à la Rocelle, d'autant qu'il les a prises, non moins pour le rétablissement du repos publicq, que pour la réputation du Roy, comme est aparent par la paix, laquelle il recommandera. Il sera bon d'adviser sil c'est chose convéniente et eslongnée de suspition ou flaterie d'escrire au Conte de | |
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Ga naar margenoot+Retz, comme au principal ConseillierGa naar voetnoot(1) de leur Majestés, et, s'il est trouvé bon, en quel termes il le fauldra faire pour luy estre agréable. Il ne peult estre que bon d'escrire au Sr Galliase Frégose et à Monsr de Schomberg, les remerciant de leurs bons offices et les exortant de continuer en leurs bonne volonté, comme aussy de tenir, selon leurs promesses, le Sr de Lumbres à toutes heures adverty des affaires de pardellà fidellement, comme de son costé touttes choses leur seront mandés à la pure vérité et sans rien déguiser. D'autant qu'il a pleu au Roy et à la Royne de présenter la retenue de leur service au Sr de Lumbres, pourveu que son Excellce ne reçoive quelque malcontentement ou malvaise opinion, aussy que le dit de Lumbres n'y s'y voudroit obliger sans son sceu et consentement; il supplie très humblement que son bon plaisir soit d'en escrire son intention au Roy et à la Royne, au Conte de Retz, s'il luy escrit, à Schomberg, et à Frégose, qui ont charge d'y entendre en absence du dit de Lumbres, et sy son Excellce et mon dit Signeur le Conte l'en trouvent digne, y adjouter quelque mot en faveur et recommandation du service qu'il peult faire au Roy. Il plaira à Monsigneur le Conte adviser s'il sera bon qu'il escrive aus susmentionnées en mesme ou pareille teneur, | |
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Ga naar margenoot+puis aiant faict dépescher les dittes lettres, les envoyer au dit de Lumbres à l'escu de Jullers à Collongne, pour les faire passer en diligence en France.
Puis dens huict jours aprez il est très nécessaire, d'aultant que c'est l'un des milleurs moiens par lequel l'on puisse pratiquer pour retenir en vostre dévotion la Royne mère, d'escrire lettres au Roy, par lesquelles tout ce que l'on porra discourir d'honesteté, utilité et néces sité en recommandation de suffisance et pour luy faire escheoir la souveraine administration de sa Coronne, que cela soit fect subtillement et à propos, fondant ce discours sur l'altération que pourront prendre ses affaires par le département de ses frères. Pareilles lettres à la Royne, l'exortant, maintenant qu'elle se trouvera par le département de ses deux fils come asseulée, de vouloir veiller de près sur le conseil du Roy, pour aller au devant de l'avarice, ambition et partialité de plusieurs qui, sous couleur du bien public, par paix ou guerre, ne tâcheront qu'à la subversion et ruyne de toutes choses; l'admonestant aussy que ce tiltre et authorité de droict de nature luy appartient, que, comme mère du Roy, ces passions, qui és aultres sont vicieuses, sont en elles louables et necessaires, puis [que] à la vérité les effects de son intention, quelque elle puisse estre, ne peuvent que retourner au prouffit et réputation du Roy son filz. Accompaignera ces deulx lettres d'une tierce addressante à Galliace Frégose, d'autant qu'il entend ceste ruse, par laquelle il luy mandera que, scachant l'affection qu'il a toujours porté à ceste Coronne, il luy a bien volu | |
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Ga naar margenoot+discourir la teneur des lettres qu'il escrit présentement à leur Majtés, pour le requérir de les leur présenter et l'admonester de tendre toujours au but de ceste union, comme au premier et principal point de la grandeur et félicité du Roy et des pouvres subjects tourmentés jusques à présent de tant de misères, non toustefois pour aultre chose comme il semble, que pour en avoir laissé [convenir] ceulx qui, menez de leurs passions estranges plustôt que d'un vertueux désir du bien public, les ont faict servir à leur prouffit ou vengances privées. Aussi que le Sr de Lumbres, auquel il a parcydevant donné charge de luy, en a plus particulièrement discouru son intention.
Monsigneur le Conte-escrivera présentement le rapport à luy faict par le Sr de Lumbres, dont il fera tel remerciment qu'il trouvera bon. Assurera aussy d'avoir jà donné tel ordre pour l'employ des deniers que son intention et service s'en ensuiveront Plus qu'il en a adverty en diligence les Princes d'Allemaigne quy tiennent son party, lesquels il ne doute devoir en recevoir grand plaisir; s'offrira aussy pour faciliter le passage du Roy de Polongne.
Aus Princes Protestans il pourra escrire en telle forme qu'il trouvera convenir pour les persuader et induire en quelque oeuvre. Mais il faudra user sur toutes choses de ceste finesse, assavoir qu'ils n'accordent aulcune chose à ceulx de pardellà qu'à l'instance et en la présence du commis de S. Exce, affin qu'ilz cognoissent que les addresses qu'ilz auront pardeçà, dépendent du crédit de mon dit Seigneur, pour les obliger par cela à sa volonté. Le dit | |
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Ga naar margenoot+de Lumbres, selon que le Roy a assez faict entendre qu'il le désire et s'y attend, aussy que le dit Frégose est amy juré du dit Sr, et a promis de traicter de toutes choses en confidence avec [luy], s'offre selon ses petis moyens d'y faire service.
Restera qu'à mon dit Signr le Conte il plaise veiller sur l'alliance de Vénétiens, à facilliter le passage du Roy de PolongneGa naar voetnoot(1), et pratiquer par le moien de l'Electeur Palatin le mariage d'AngelterreGa naar voetnoot(2); faire advertence au dit de Lum- | |
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Ga naar margenoot+bres de tout ce qu'il luy plaira qu'il soit mandé pardellà, sellon que le Roy l'a ordonné, affin que rien ne soit descouvert. Et entre aultres choses, ce que sera résolu tant du tans et nombre de la levée, que du faict. De Zwickau. |
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