Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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* Lettre CDI.
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Ga naar margenoot+savez assez que mon intention n'a jamais esté, et n'est encores de chercher tant peu que ce soit mon particulier; ains j'ay seulement aspiré et prétendu à la liberté du pays, tant au faict de la conscience comme de la police, que les estrangers ont tâché d'oprimer, et pourtant ne voy autres articles à proposer, sinon, que la religion Réformée selon la parolle de Dieu, et l'exercice d'icelle soit permis, et puis la République et tout le pays remis en ses anciens privilèges et liberté, et que pour cest effect les estrangers et nommément les Espagnols qui sont en quelque Gouvernement ou soldats, ayent à se retirer. Or pour ce qu'en ce mesme regard la guerre a esté desjà par deux fois menée, sera sur toutes choses nécessaire que le Roy ou le pays ait à donner contentement et satisfaction aux reitres et soldats qui m'ont servy en ceste cause; que si l'on nous veut octroyer ces points et bailler bonne asseurance d'iceux, l'on verra par effect que je ne désire rien tant que la paix et le repos publicq et que ne suis opiniastre pour suyvre aucune mienne opinion contre ce qui seroit raisonnable; mais pour ce que toute la difficulté gist au poinct de l'asseurance pour les exemples passés et plusieurs fois réitérez, aussi pour tant de serments qu'ils ont fait de ne tenir nuls semblables contracts, et mesmes pour ce qu'ils se persuadent d'en pouvoir estre absouts par le pape, et pour cette cause n'estiment aucunement y estre tenusGa naar voetnoot(1); je voudroye bien que les | |
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Ga naar margenoot+Princes mesmes advissassent entre eux de mettre quelques moyens en avant, sur lesquels nous peussions estre bien asseurez; veu que de ma part je confesse de n'en pouvoir trouver nuls, au moins qui pouroient aucunement estre acceptés du Roy: pourquoy je vous prie d'y adviser, et si l'on trouve que la chose soit faisable, je ne faudray à y condescendre pour ma part, et y induire les Estats du pays tant qu'il me sera possible. Touchant le passage pour venir par deçà je ne trouve ny expédient ny convenable à vostre personne, ny aussy au proffit de la cause, de vous mettre en hazard, mais plustost me semble meilleur que passiez par Embden, et vous mettre illec sur mer avecq deux ou trois bons batteaulx et bien équippez. - Quant à la Reine d'Angleterre, les Ambassadeurs des Estats m'ont escrit que elle ne s'en vouloit mesler, et qu'il n'y avoit nulle espérance de ce costé là; et pourtant estoyent résolus de retourner incontinent, toutesfois ils y sont demeurés longtemps depuis, ce que ne puis savoir ce qui en est et si par avanture l'on aura changé d'opinion, ce que toutesfois n'estime; ce qu'en entendray ne faudray de vous en advertir. Qui sera l'endroict où, me recommandant très affectueusement en vos bonnes gràces, prieray Dieu vous maintenir, Messieurs mes frères, en Sa sainte sauvegarde et protection. Escrit à DelftGa naar voetnoot(1), ce 5 février 1573.
Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Messieurs Messieurs les Comtes Jean et Lodovic de Nassau etc. mes bien bons frères. |
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