Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome IV 1572-1574
(1837)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre CCCXCVIII.
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Ga naar margenoot+ter de plus en plus, et sentans par là une prochaine ruine de ce qui reste de l'Eglise de Dieu au misérable Royaulme de France (si le Seigneur n'y mect bientost la main), ont trouvé bon dépescher le porteur de ceste, Isaac de Baudringien, natiff de la ville d'Audenarde en Flandres, vers Messieurs les Electeurs et Princes Protestans, pour leur faire entendre le misérable estat du dict Royaulme de France, et la calamité où se trouvent présentement tous les enfans de Dieu illecqués, et d'ung chemin pour la saincte et droicte intention et dévotion enthière que de tout temps les dictes Seigrs Protestans ont démonstré au service du Sr nostre Dieu, les supplier qu'il leur plaise estendre une charité jusques à eulx, et en ung mal si extrême leur donner faveur, ayde, et support. Parquoy, Monsr mon frère, voyant l'équité et justice grande de leur cause, et que, si ce joug insupportable d'une si malheureuse tyrannie n'est levé des François, pourra facillement en peu de temps venir jusques aux nations prochaines, je n'ay peu ny voulu délaisser, à l'instante prière des Srs et ceulx de la Rochelle susdittes, vous prier, de la mellieure affection qu'il m'est possible, que vous vueillez avoir le dit Baudringien pour recommandé vers les conseilliers de ces Srs et aultres qu'il appartiendra, à ce qu'il puisse obtenir béningne audience, et avoir bonne et briefve dépesche sur ce qu'il vouldra leur remonstrer pour une si juste cause. Et ainsi que scavez bien leur grande nécessité le requiert, et oultre la grande obligation en laquelle vous mectrés une infinité des povres Chrestiens si cruellement à grand tert oppressez, je seray tousjours bien prest à le recognoistre en vostre endroict, d'aussi prompte volunté que je vous présente icy mes | |
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Ga naar margenoot+très affectueuses recommandations en vostre bonne grâce, priant Dieu vous donner, Monsr mon frère, en parfaicte santé, accroissement, puissance et force pour l'advanchement de Sa gloire. Escript à Delft, ce xxiije jour de décembre 1572.
Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. A Monsieur Monsieur, le Conte Loys de Nassau, mon bien bon frère. |