Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCCXVIII.
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Ga naar margenoot+le Dauphiné. ‘Praefuit nostrorum copiis in Delphinatu, recepit se Matisconem ad Ararim ... Facta eruptione ex oppido ad sexcentos ex militibus praefecti Pontificii interfecit.’ Languet, Ep. secr. I. 37. Voici ce que le même écrit, lorsque le bruit courut que ce capitaine avoit été tué. ‘Puto nostros plus damni accepisse ex morte Movantii quam commodi ex victoria: nam fuit peritissimus rei militaris et magnae auctoritatis apud milites, et tamen modestissimus.’ l.l p. 51. Il périt effectivement quelques mois plus tard victime de son trop de courage: ‘C'estoit un brave soldat que le dit de Mouvans, autant qu'il y en eust en toute la France; mais sa grande valeur et expérience lui fit entreprendre ce qui lui tourna à ruine .... Il ne laissa de très bien combattre et mourut .... sur le champ avec mille soldats.’ La Noue, Discours, p. 927. - B. de Malberg lui-même fut tué le 20 octobre en combattant contre les Espagnols. ‘Eo die Orangius amisit ad octingentos milites fortissimos, et Malbergum eorum praefectum, virum egregium.’ Languet ad. Cam. p. 91. Monsieur Solaigre, celuy que j'avois envoyé vers le Seignr de Mouvens au Daufiné fust hier de retour en ce lieu, et m'a raporté que le dit Sr de Mouvens me vient trouver avec quelque quatre mille bons soldats et vaillans capitaines, lesquels ne sont à présent guères loing de Genève, là où est nécessairement besoing, à ce qu'il me mande, que je leur face tenir quelque argent pour eux acheminer à la monsterplats, ensemble des armes pour lequelles j'avoy escript à l'excellence de Monseigr le Prince pour savoir s il en pourroyt recouvrer à Cologne, d'aultant qu'il m'avoyt escript pour savoir si j'en avoys besomg, ce quej'ay; car le dit de Mouvens m'a mandé qu'il luy fault deux mille harquebouses et mourrions, lesquels il désire que je luy face delivrer à Fontenai en Bourgogne, d'aultant que je désire, en passant, faire une rafleGa naar voetnoot1 au Conté de Bourgogne, | |
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Ga naar margenoot+si son Excellence le trouve ainsi bon; et pour ce que je n'ay nouvelles ni certitude du Sr de Cormaillon pour le reguard de deux mille chevaulx, dont il avoit asseuré son Exc., il est besoing et nécessaire que mon dit Sr le Prince fist acheminer douze ou quinze cens chevaulx vers le dit Fontenai pourfaire espaier aus dits soldats, lesquels aultrement seroyt en danger d'estre defais, qui seroyt une perte irréparable. Ils pourront estre au dit Fontenai environ le Xme d'aost et fault qu'ils trouvent le dit argent en passant à Veneur. Or est il qu'avant le retour du susdit, n'aiant certitude de ces quatre mille, j'avoys escript à son Excell. me sembler pour le meilleur de faire acheminer les dits armes vers Andernac, m'asseurant de illec en armer les soldats que j'ay faict lever es frontières. Je ne scay comme aisément les dits armes de Cologne pouryt estre délivrées au dit Fontenai, avec ce que j'estime qu'il n'y en aura pas trop pour armer le soldats de la frontière, ausquelz j'ay adverti du nombre d'icelles armes. Il s'en pourroyt recouvrer en cette vile quelque quinse cens ou environ deux mille, tant arquebouses que mourrions, mais ceux qui les ont ne les veulent délivrer à moins de cincq florins d'Alemagne, l'équipage complet de chacun harquebousier, et pour ce demandent répondant et caution un bourgeois de ceste vile de Strasbourg à quatre moys ou cincq de terme. Celuy qu'est revenu vers moy m'a asseuré que ce sont tous braves et vaillans soldats qui viennent avec le dit de Mouvens, et m'asseure de faire avec eux aultant ou plus de service que avec deux foys aultant d'une aultre nation, qui me cause de vous prier de faire tout bon debvoir vers mon dit Sr le Prince et mesme qu'il se résolve de ce qu'il luy plaist que je face avec le susdits, | |
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Ga naar margenoot+et le chemin que debvons tenir, car il est plus que raisonable que les atendions, veu qu'ilz sont si proches, et qu'il se mettent en tel asardGa naar voetnoot1 de nous venir trouver; ce que je n'eusse pensé veu les difficultés qu'il y a de pardelà. Je suis icy atendant de recepvoir par le moyen du résolu viellard la somme de xx mille florins de ceste monnoye, que j'eusse déjà receu si Chuars, en partant de ce lieu, eust laissé un seul mot d'escript pour me les faire délivrer, ce qui retarde mes affaires de dix ou douze jours, dont il me desplait bien. Si on me faict avoir le moyen de recouvrer icy ses armes qui y sont et qu'i est nécessaire de faire à cause que les soldats la plus part viennent désarmés, l'on feroyt avec les dits xx mille florins estendre cela si loing que faire ce pourra. La chose requiert diligence, veu le temps qui se passe, à quoy je vous prie de rechef tenir la main et que pour si peu de chose nous ne soyons retardé, et si pour le reguard des dits armes son Exce ne peult donner caution en ceste vile, il fauldra que cela ce face par le moyen du dit viellard, auquel le maire de LembourgGa naar voetnoot2 en a parlé et ne s'élognoyt d'en repondre. Soyes aussi adverti qu'il est alé vers Dilembourg un du païs Messin, monté sur un cheval grison ou aisegrauGa naar voetnoot3, et porte la boite ou armoiries de la vile de Mets, aiant lettres adressantes à aulcuns gentilhomes d'entre les reitres pour couleur ou prétexte d'avoir accès d'entrer aux troupes, et à charge du Sr de Tenale, gouverneur du dit Mets, de luy escripre tout ce qu'il pourra comprendre des affaires, et pour ce seroyt bon se saisir de luy: il fauldra pour ce faire, s'enquérir entre les dits reitres de nouvelles qui courent du pais | |
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Ga naar margenoot+Messin et principalement de la démolition du grand temple de Mets. Il y a aussi un aultre petit homme [trat], aiant peu de barbe noire, aiant un manteau tirant sur le gris avec de petites agraffes d'argent, qui parle Aleman et Francoys, nomé par son nom Nicolas, natif d'entour de Nansi, d'un village nomé Angevile, aiant servi l'hyver passé en France de truchement au feltmaréchal du Duc Casemir, et au retour avoit grant accès avec les commissaires que le Roy de France avoit envoyé vers le dit Sr Duc. Je suis adverti qu'iceluy Nicolas a esté practiqué pour estre truchement du Roy. Il est homme fort désirant le guaing, et qui pour argent faict tout ce que on veult. Il m'a esté cercher à Heidelberg par toutes les hostelleries sans vouloir dire son nom, et s'enquéroyt de tout ce que se passoyt des affaires, et encores qu'il se faigne d'estre de la religion, si n'est il nullement bon se fier en luy, et me semble qu'il seroyt meilleur qu'il fust hors des troupes que parmi icelles. Et pour obvier aux menées de luy et de ses semblables, il m'est advis que son Exce ne doibt souffrir aulcun truchement en son armée qui ne soyent cogneus gens de bien, et que les maîtres à qui ils sont n'en répondent, aultrement il y aura ordinairement une infinité d'espions. Sil m'eust esté possible, je fusse allé moy mesmes vers son Excellce, mais il fault que j'atende icy les personnes à quy j'ay affaire et ausquelz j'ay escript..... De Strasbourg, le xxiiijme de juillet 1568.
Vostre fidel et entier amy,
Bernart de Malbergh. | |
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Ga naar margenoot+Si on avoit besoing de quatre ou cinq ensegnes de Suisses, Monsr de Mouvens les pourroyt enlever vers Neufchatel, et en ont bon vouloir à ce que m'a dit celui qui est arrivé. |
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