Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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No CCCXa.
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Ga naar margenoot+les Srs de Dhu et de Villers, et dict n'avoir retenu le nom des aultres pour ce que le coeur ne luy scavoit supporter de le veoir davantaige, et dict aussy que les susdits, avecq six aultres, ont esté penduz par dessoubz les bras pour ne s'avoir vollu confesser, et que les sept aultres restans, dont Winghele en estoit l'ung, ont esté après, pour s'estre confessez, enterrez sur la chemitière. D'aultres particularitez, il dict avoir passé par Mastricht et y avoir veu les forces que le Duc d'Alve prétendoit envoyer en Frise, mais que le Conte d'Eversteyn estoit frappé de l'appoplesie, et que ses gens ne volliont sortir sans avoir leur dernier payement, et que HiergeGa naar voetnoot(1) avecq ses gens, selon la charge qu'il en avoit, profioitGa naar voetnoot1 d'entrer en la ville pour en avoir l'entremise durant l'absence du dit Everstain, lequel touttesfois ne luy veult céder en riens, et par ainsy sub judice lis est quy obtiendra le plus par leur ambition. Il dict aussy que le résidu des Walons et Espaignolz ne volliont marcher sans estre aussy du tout payez; touttesfois ay autre advis qu'ilz s'estiont encheminez vers StockenGa naar voetnoot2, et ainsy ne m'ay sceu bonnement arrester à l'ung ny à l'autre. Il affirme que c'estoit une chose de l'autre monde, le crys, lamentation et juste compassion qu'aviont tous ceux de la ville du dit Bruxelles, nobles et ignobles, pour ceste barbare tyrannie, mais que nonobstant ce cestuy | |
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Ga naar margenoot+Nero d'Alve se vante en ferat le semblable de tous ceulx quy polra avoir en mains, et que le bruict est il se veult trouver en personne avecq ung camp formé, et que il veult mourir avecq les armes au doz, veu qu'il s'apperchoit que tous ceulx, tant de dedens que dehors le pays, le veuillent et desirent avoir mort, quy est bien signe que sa conscience le juge, quy vault mille tesmoings. Il dict aussy que noz deux povres Srs sont mandez à Bruxelles: ce que leur adviendrat est cogneu à Dieu, entre les mains duquel je les recommande. Il me volloit donner espoir que Monsr le Conte Loys, vostre frère, seroit entré dimenche dernier dedens Gruninghe et que le rapport en estoit faict à Bruxelles par ung courier quy arrivat le mardy ensuyvant, mais comme n'en ay riens entendu de vous ny de vostre frère à la vérité et que crains la faulte, n'y ay vollu trop adjouster foy, seullement prier Dieu qu'y veuille le tout guyder au mieulx. Le bruict est aussy en ceste ville, que depuis le dit Conte Louys auroit deffaict tous les gens de Monsr de Meghen, et que luy se seroit saulvé seulement luy troisiesme, y estant la reste prinse et demeurée. J'ay eu advertence verbale que sabmedy sommes entre nous six, quy avions esté appellez dedens avecq trompettes en janvier dernier, estez banniz à jamaisGa naar voetnoot(1) et jugez avecq la meisme cérémonie que l'on nous confisquoit corps et biens, mais espère pour n'y avoir fondement, que monstrerons de brief que nous en soulcions peu, et | |
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Ga naar margenoot+que ce bon Dieu nous en fera quelque jour la raison. La maison du Conte de Culenbourgh est condampnée d'estre rasée pour avoir esté le palais des geux, et y plantra-t-on ung peron au mytanGa naar voetnoot1 avecq ung fameux dictum dessus. Albanus at présenté au Duc d'Arschot d'estre gouverneur de Frise et général de l'armée que l'on y envoyeroit, mais l'at refusé à platte cousture, alléghant sy il se resentoit de ce quy se faisoit, que comme Gouverneurgénéral il y debvoit aller en personne; et s'est rethiré en sa maison, et samble que pour ceste entrefaicte l'on luy doibt confisquier ses biens et que il faict son pacquet pour se réthirer. Mansfelt at adverty en court, sy n'est secouru en son Gouvernement avecq notable force, qu'il ne voit comment se poldrat maintenir, en quoy tiens son tesmoignaige en vault deux. Dieu le veuille confirmer au détriment des obstinez et quy scavent bien mieulx qu'y ne font. Faict à Couloingne, le ve de juing 1568.
Depuis j'ay encores entendu nouvelles d'ung bon lieu que le Roy auroit dépeschié la sentence des dits Srs, mais que l'on ne sonne mot quelle elle peult estre. Dieu moyenne soit à leur advantaige, comme ilz le méritent. Fresin depuis la mort d'Aremberghe est prins; les aultres n'en doibvent attendre moings, et crains bien le Sr d'Ostambruges: l'on tient pour asseuré ce que vous ay mandé du Duc d'Arschot, et aulcuns présument seroit party devers vous. Le Conte d'Everstain ne veult sortir hors de Mastricht, | |
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Ga naar margenoot+et entens at depechié devers l'Empereur, pour par son moyen pouvoir sortir hors du service du Roy, pour avoir remors de conscience et pitié de assister à des sy énormes actes quy se passent contre Dieu et raison. Le Conte de Ladron est allé en poste devers le Duc de Bavière, pour par son moyen lever encoires quelque régiment, mais croy ne serat l'unicque charge; quy luy poldroit fere une venue à son retour, à mon advis seroyt bien employé. Faict comme dessus, le vje de juing 1568. |
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