Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+comme il est à présent, qu'ils imputent à Granvelle, Berlaymont, et Viglius que le Roy n'at faict le changement, que l'on l'at de rechief pressé pour l'appoincter avec les Seigneurs, qu'il at respondu qu'il ne fault appoinctement où il n'y a offense et qu'il at tousjours désiré et désire encores fairre tout plaisir et service; qu'il crainct que Aerschot ne se laisse abattre pour ceque l'on y labeureGa naar voetnoot1 fort, et qu'il est légier; je dictz que je ne le croioys, mesmes estant la venue du Roy si proche et que j'espérois, entrevenant maintenant au Conseil-d'Estat, comme il faict, il s'en trouveroit avec Viglius, soubstenu et plus fort, pour ce qu'il ose parler. Il dict qu'il estoit ainsi et qu'il estoit fort joyeulx de ce que le Roy luy avoit miz. Il me dict que Madame prend ung terrible chemin et que, si elle demeure encores deux ans, qu'elle gastera tout. Il dict qu'elle ne le peult veoir ny sentir, et qu'elle vad gaignant Hopperus, mais qu'il luy a dict qu'elle se garde ne deflectat a voluntate Regis, et qu'il crainct que cecy ne sera son cas. Il dit que les Seigneurs font grand fondement sur le retour du Turcq, dont Madame ast monstré lectres qu'il arme plus fort que devant, par où que l'on espère que la venue du Roy s'empeschera. Je luy dictzs que je tiens le contraire, pour ce qu'en ce cas il sera plus pressé de se haster. Il dit que Egmont et Oranges se veuillent retirer en leur Gouvernement, et qu'il pense que c'est affin qu'ils ne soient présens si quelque esmotion vient, et qu'il prioit Dieu que l'on ne la y meict et feit venir. Il dit que la religion se perd, et qu'il y a des gentilzhommes qui osent dire qu'ils ayment mieulx de tout perdre que la nouvelle | |
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Ga naar margenoot+religion; mais certes je crois que, venant le Roy, ilz useront d'aultre langaige. Il dit qu'il at icy rescript clèrement son intention quant à la Religion, et que le privé Conseil demeure. Quant aux finances, que sa Majesté se remect de s'y résouldre jusques à la venue de Tisnacq, mais qu'il at déjà gaigné la main et escript ce que le changement emporteroit: il dict aussi que Egmont se plainct merveilleusement, disant qu'il ne peult ni ne veult contester contre son maistre, mais que, si c'estoit ung aultre, qu'il diroit qu'il ne faict comme il luy avoit dict..... 2 déc. 1565. Le 3 déc. Viglius écrit, de Bruxelles, au Cardinal: ‘Je ne sçay encores queGa naar voetnoot1 résolution prendront ces Seigneurs, qui très tous sont marmousezGa naar voetnoot2 contre le Roy, à cause qu'i ne pourvoit aux affaires à leur appétit et ne veult croire leur conseil. Je vouldrois bien veoir le jour que fussions délivrez de ces misères, et ne deussions tousjours nager contre les eaus, combien que je me tire hors des affaires tant que je puis, et estant venu le Sieur Tisenach avec le tiltre et charge de président d'Estat, je laisseray à lui soucier, et si rex rempublicam et relligionem salvam vult, il est plus que temps qu'il viegne’ (MS. B. Gr. xxi. p. 192). |
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