Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre CVIa.
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Ga naar margenoot+sa M. qu'allant Mr d'Eguemont avec le Roy à Aranjez au mesme coche de sa M. et luy parlant de ces flesches, le dit Conte respondant à icelle ce que voz lettres contiennent, sa M. luy dict ces motz: ‘Conde! no se haga mas....’ Baudoncourt, 12 juing 1565. Les bruits touchant l'approbation du Roi étoient absurdes: toutefois on comprend ce qui avoit donné lieu à des suppositions pareilles. Philippe II n'opposoit guère de résistance aux entreprises des Seigneurs; en outre il sembloit négliger Granvelle. Le 2 juin M. de Chantonnay écrit de Vienne à celui-ci: que tout va de mal en pis aux Pays-Bas. Madame agit en beaucoup de circonstances d'une manière entièrement opposée, comme elle le sait très-bien, aux volontés du Roi. Ce Prince s'occupe aussi peu de cette affaire que si elle ne le regardoit point. Il faut que le Cardinal en finisse avec la position où il est actuellement. ‘....V.S. est prudente et ne luy veulx conseiller autre chose, sinon de ne se fier tant en belles paroles de Princes ny aultres.... Quant je vois tant de lenteur, tolérance et pis, si je l'osoye dire, je plains le passé et présent...... Si vous le soustenez plus longuement, l'on se mocquera de vous et dira l'on que, pour fin que vous soyez, vous vous êtes laissé tromper....’ (MS. B. Gr. xvii. p 129). Et peu de jours auparavant, le 12 mai, il lui avoit écrit que le Roi d'Espagne cherche à gagner le temps petit à petit: les Pays-Bas ne se soumettront à son obéissance que par la force. On cherchera toujours, dit-il, à éloigner le Cardinal de la personne du Roi et à le mettre en inimitié avec la maison du Duc d'Albe. Quand les Princes ont besoin de quel-qu'un, ils font paroître beaucoup d'affection pour eux; passé cela, ils n'en tiennent aucun compte. |
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