Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Lettre XCII.
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Ga naar margenoot+Je ne pense qu'il fera quelque soudain changement ès choses de l'encienne religion, mais je croys que peu à peu il les accomodera à quelque réformation, toutefois le plus moderrement et avec la moindre offence de ceulx d'église qu'il peult faire. Les trois frèresGa naar voetnoot(1) furent ensemble et sont si bien d'accord que rien plus. Les Turcs sont encore mutins et ne veullent ceulx de Bude laisser entrer le Wascha qui fut envoié de Constantinople avec quelque nombre de gens, pour réformer et chastier le désordre: je croys que l'Empereur a quelque intelligence dedans la ville. Les nobles de Lorraine hugenods ont eu leurs députés vers les Princes protestants les plus voisins, pour avoir quelque assistence par ambassadeurs, à cause de l'édict qui fut contre eulx fait en Lorraine: ainsi leur furent donnés aulcuns, lesquels arrivèrent en un mesme jour, selon que l'on me dit, avec les députés de ceulx de Berne, et M. d'Andelot se trouva aussi Ià auprès, de sorte si le DucGa naar voetnoot(2) de Lorraine ne se gouverne saigement, et veult trop croire les conseils intempestifs du Cardinal, il se pourra trouver empesché. Ils ont des estranges et fort secrets desseings entre eulx partout, en cas que l'on les vouldra assaillir, et plus dengereux que l'on ne vouldra croire, et il est bien requis que au Pais-Bas vous procédés aussi moderrement, car l'extrêmité ne fait que désespérer les gens, et les ani- | |
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Ga naar margenoot+mer à toute extrêmité aussi. La chose est venu si avant, et est le temps tell qu'il luy fault aulcunement céder, en cherchant toutesfois la moindre offence et le meillieur moyen que l'on peult faire. Le Duc de Savoie doit avoir accordé avec les Suizes, selon que v.S. verra cy joinctement. Aulcuns pensent que nostre Roy ne vouldra ratifier l'appoinctement, mais de mon coustelGa naar voetnoot1 ne le crois. L'on eut un grand bruit par l'Allemaigne que le Duc Auguste estoit tué ou blessé à la chasse par un sien gentilhome: je ne l'ay jusques ici voulu croire. Semblablement ont-ils eu un bruit ces jours à Strasburg que le Duc Jéhan-Wilhelme avoit prins son frère le Duc Jéhan-Fridrich prisonier, à cause qu'il sustenoit ainsi Grombach, ce que ne puis aussi croire, si ce ne fusse une collusion..... A Knensheim, le 27 d'aoust l'an 64. De v. Exc. très-affectionné serviteur, Lazarus de Schwendi.
Je supplie v. Exc. de faire mes recommendations à M. le Marquis de Berges, M. de Horn et Montigny, et aultres Seigneurs. Les deux fils de M. de Berlaymont.... sont icy avec moy, les aiant chassé la peste de FriburgGa naar voetnoot2, et de une aultre maison miene, où les avois mis. Il est à craindre que suffrirons une mortalité généralle. Nos péchez méritent tout. A Monseigneur le Prince d'Orange. Le Cardinal écrit de Besançon le 28 août à Bollviler: ‘Les | |
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Ga naar margenoot+François nientGa naar voetnoot(1) fort et ferme que de leur volunteny consentement San Petro Corso face ce qu'il faict. Dieu sçait ce qu'il en est, et je sçay ce qu'ilz en pensent, mais, s'ils passent plus avant et que l'on y voye aller secours de Marceille, je tiens que le Roy nostre maistre, pour faire ce que convient, sera constrainct de se déclarer de guerre contre les François et à la vérité en ce cas on aura par trop grande cause...’ († MS. B. Gr. xiii. p. 373). |
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