Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre XCd.
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Ga naar margenoot+que oncques, et ne vaque office ni bénéfice qui ne passe par ses mains’ (MS. B. Gr. xiii. p. 345). ...Et certes voyant ce feu que trop allumé, j'ayme mieulx d'oster le bois que de le mectre, pour non le plus enflammer, avec ce que je puis bien mal trouver l'opportunité de parler à Madame à part, car en sa chambre ès audiences qu'elle me donne, tousjours Armenteros est assistant, et en la chambre du Conseil, si icelluy advienne et je me veus quelquefois approcher à elle, incontinent elle appelle les Seigneurs, et tiens que le tout se faict ainsi, pour leur montrer qu'elle ne traicte plus riens avec moi à leur desceu, dont, au dehors le Conseil, la présence d'Armenteros sert pour leur tesmoigner et déclarer ce que je auray négocié vers elle, que me faict plus retenu ès choses que je lui aurois à remonstrer et je use de toute circumspection possible, pour non leur donner occasion à se attacher à moy, et quant au changement dont j'ay escript à v.i.S., je tiens que aultres auront donné à icelle plus certain advertissement, et de ma part je ne vouldrois pas voluntiers faire la chose plus griefve, trouvant bon ce que v.i.S. escript de ne vouloir faire semblant vers elle, ains user de la courtoisie accoustumée, et de ma part je faiz le mesme, et ne suis marry de n'avoir part de plusieurs affaires qui me donneroient ennuy, avec le désir que j'ay de me veoir une fois de tout deschargé; et, quoyque v.i.S. me anime tousjours au contraire, je ne sçay changer ma déliberation, ne pour parents ne pour nepveux, à qui bien en [conveigneGa naar voetnoot1] de faire commemoy, et vouldrois bien, pour toutes mes poeines de l'âge passé, avoir quelque peu de temps pour compter avec nostre Seigneur mon | |
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Ga naar margenoot+escot, avant que je desloge de ceste vie; non tamen mihi animus est abrumpere, ains chercer tous moyens de l'obtenir avec le bon gré du maistre, en quoy je vouldrois qu'il vous pleust me tant assister.... Le Prince d'Oranges et le Marquis de Berges font tout ce qu'ils peuvent pour achever l'accord des vieilles aydes de Brabant, et j'espère qu'ilz viendront en brief à la fin; mais, pour l'entretenèment des garnisons ne aultres services, ils disent qu'il n'y a moyen quelconque, sinon avec les Etats-Généraulx l'on advise quelques moyens généraulx, et est ceste opinion desjà tant persuadée à son Alt. et aux aultres que je n'ose plus ouvrir la bouche, combien que encoires par la dernière despèche sa M. le gouste bien peu, et tiens que, si les aultres Estatz entendront la fin que tiennent les dits de Brabant, ils y condescendront mal voluntiers.... L'on parle entre dents de la venue de Monseigneur nostre PrinceGa naar voetnoot(1) aulieu du Roy, mais je ne le croy ny ne seroit ce que convient et, si touttefois il vient, l'on en fera le mieulx que l'on pourra. De plusieurs coustelz l'on affirme ce que vous escripvez du Duc de SaxeGa naar voetnoot(2), que me faict tant plus penser qu'il soit véritable; je ne voy qu'il y aye pourquoy s'en beaulcoup resjouyr. L'on verra qui prendra le gouvernement du pays en main, et comment, et si les choses n'y vont bien; peult-estre ne vouldront perdre l'occasion ceulx de Weymar; je tiens que l'Empereury aura perdu ung bon amy... Bruxelles, 23 août. |
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