Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre XXVIa.
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Ga naar margenoot+las, de que tengo todavia poca esperança, viendo como lo toman en Roma, seria menos mal, y procurariamos de intentar el negocio, para ver quienes se querrian abiertamente oponer, y con que fundamento, con procurar que porfiando se llevasse adelante, si se pudiesse. El dicho Principe d'Oranges es buelto à su casa, y esta esperando passo para Hollanda, para hallarse enla junta de aquellos Estados, y procurar el servicio de v.M., enque se muestra harto prompto: el me ha scripto lo que v.M. vera por la copia, por donde se vee claro que el casamiento està concluydo; no sé si todavia le pornàn Alemanes en ausencia embaracos, como muchas vezes acontesse, y mas quando personalmente el Landgravio havrà hablado con el Duque Augusto, haviendo se opuesto al dicho casamiento por lo dela religion, como v.M. havrà entendido, y parece que podria hazer con mas fuerça la dicha oposicion, quando hayan concertado lo que tractan en Nambourg. Yo cierto quisiera mucho que no se hiziera el dicho casamiento, por todos los respectos que en ello se han considerado desde el principio, mas ya seria tarde para contradezir, y yo todavia espero dela bondad y virtud del dicho Principe que no bastarà todo esto para apartarle dela verdadera religion, aunque me da pena que, hallando desto de la religion en lo que me scrive, habla de se, ay no dize nada dela Sen̅ora.... 4 de hebrero, de Brussellas. A cette époque Granvelle, que le Roi pressoit déjà d'accepter l'Archevêché de Malines, fut élevé au Cardinalat. Durant plusieurs mois encore il refusa ces honneurs. Et non sans motif. Une faveur si marquée, de la part, et du Roi, et du Pape, accrédita les soup- | |
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Ga naar margenoot+çons. On le considéra de plus en plus comme celui qui devoit non seulement introduire l'Inquisition d'Espagne, mais encore préparer Février. les voies à la tyrannie des Espagnols. ‘Il n'y a nulle nation au monde de laquelle ceux que en sont, s'aydent plus l'un l'aultre que l'Espagnole, et mesme la Castillane, et de sorte que, combien entre eux ils ayent leurs passions et discords, et peult estre plus vives, combien que plus dissimulés que aultres, si est-ce que, pour se soustenir l'un l'aultre et s'ayder, de tant plus où il est question de la réputation de la nation, ils font tout ce que leur est possible; lequel je ne dis pas pour les blasmer, mais j'en les louerois grandement, ne fût que, pour s'ayder en ce, ils chargent souvent les aultres à tort pour couvrir leur faultes, que leur provient de la gloire que leur est si propre et naturelle, et que les stimule aussy à faire choses mémorables, et ordinairement s'attribuent en tout ce qu'ils traictent, soit en faict de guerre, négociation, ou aultres entremises, tout ce que se faict bien, oyres que quelquesfois ils y ayent, à la vérité, ou peu ou point de part, et, si quelque faute succède en partie par leur faulte, comme il advient souvent, pour s'en démesler, procurent de la jetter sur aultres qui ne sont de leur nation, oyres qu'iceux n'ayent culpe quelconque; j'en pourroys dire infinis exemple, pour les avoir hanté tant d'années et tenu lieu où j'ay peu veoir beaucoup des choses et mesme de leurs faict, estant yà la quarantiesme année que je suis receu au Conseil d'Estat de feu sa M. impériale et tousjours au service jusques oyres, despuis que le Roy son filz luy succéda à l'administration de ses Royaume et pays; ayant suivi sa M. impériale en tous ses voyages qu'elle a faict, dans celuy de Provence, au retour duquel je le vins trouver à Gennes, et aultres que le père et le fils ont faict depuis, où ils se sont trouvées en personne, ayant tousjours hanté les dicts | |
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Ga naar margenoot+Espagnols, les ayant recueillyGa naar voetnoot1 et favorisé, et de sorte que je pourrois faire un volume, si je voulois faire récit de ce que j'ay sollicité à leur occasion, et pour avoir si vivement, et sans aultre respect que de mon debvoir, tenu le party de mes dits deux M., postposant à ce toutes aultres choses, et m'estant employé en services notables et d'importance avec grand et continuel travail, combien que d'iceux, et de ceux faicts par les miens, nous soyons à proportion estés fort mal recognus et recompensés; mais le mesme est entrevenu à plusieurs qui ne sont de la nation Castillane, laquelle proeure de par tout usurper le tout, et eomporte mal que aultres que eux soyent employés aux charges, oyres que souvent ils ne donnent pas fort bon compte de celles aux quelles l'on les employe, que provient, oultre tant d'aultres causes, qu'il meGa naar voetnoot2 d'une [constanceGa naar voetnoot3] qu'ils ont d'eux-mesmes, se persuadants que de toutes entremises ils puissent donner bon compte, oyres que le plus souvent ils soient mal propres à icelles, ny n'ont le sçavoir ny la patience pour comporter le soing et travail requis à ce qu'ils entreprennent, d'où provient souvent gran fortcompte, au grand préjudice des affaires; et, si voulons réduire en mémoire ce qu'est passé au Pays-d'Embas, depuis dix ans ençà, et les maulx que ils sont entrevenus par leur mauvais gouvernement et à leur occasion, je serois trop prolix, mais la mémoire en est freische et y aura plusieurs qu'en auront tenu notte et en escriront, pour excuser ceux du Pays-d'Embas des calomnies que l'on leur a voulu imposer, pour les mal imprimer envers le Roy, afin de pouvoir continuer tant les chefs que les officiers et soldats particuliers, et à tirer leur prouffit particulier, comme ils ont faict largement, du sang innocent et de la substance de plusieurs bons subjects, au lieu qu'ils donnoient à entendre que la guerre qu'ils faisoyent estoit pour le subject du maistre; mais en plusieurs endroicts, comme il se pourra bien monstrer, c'estoit contre sa vie propre, luy minantGa naar voetnoot4, comme ils ont faict, ses pays pour en tirer leur profit particulier, luy ayant consumé subtilement si grand nombre de millions d'or, que c'est horreur | |
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Ga naar margenoot+de le penser et grand regret, quant l'on considère qu'avec si grandes sommes l'on pourroit conquérir tout l'Orient, au grand bien de la république chrestienne, honneur extrême et prouffit de sa M., et, au lieu de ce, il trouvera que si grandes sommes ne se sont employés que à la ruyne de ses propres pays, mettant en extrême nécessité, et tous ses affaires à tous costés en confusion, sans que de si grandes sommes subtilement consumées l'on aye donné jusques oyres compte quelconque, pour ce que ceux de la nation de Castille, qui s'aydent, comme dessus est dit, l'un l'aultre, et ceux qui ont dépendu d'eux, en ont heu la maniance. Je ne veux pas nier qu'il n'y ayt heu du désordre au dits Pays-d'Embas, qu'avoit besoing de remède, et n'est de merveille que les dits désordres fût entrevenu après une guerre continuelle de neuf ans contre France, aux frays la plus part de dicts pays, qu'ont comporté les plus grands frais, oyres que la guerre ne fust commencé à leur occasion, et si chacung an des dictes n'en sont soustenu en campagne armée Royale, comme le sçavent ceux qui se sont trouvés, et après les guerres, pour les reliques de la licence que l'on y prend facilement, se treuve après en la continuation des dits desordres; à ceux icy n'a rien aydé ce que sa M. fut forcée se partir incontinent après la conclusion de la paix vers Espagne, devant que d'avoir donné l'ordre requis, tant de son partement, combien que de luy fut faicte très-humble requeste par plusieurs de son Conseil mesme, où que je me suis trouvé, sur les dicts advertissements de maux que, faulte de ce, pourroyent succéder; et à tout cecy aydoit le changement du père au fils, en ce qu'en plus de choses ordinairement entreviennent qu'il n'est besoing icy plus particulièrement déduire; mais tout ce désordre, ne déplaise à ceux qui y on mis la main, se pouvoit mieux, plus facilement, avec moindre frais, et sans si grande ruine, remédier, si avoient volu croire aux advis et advertissements sincères de ceux qui cognoissoient autant ce que convenoit au service de sa M. et au bien du dicts pays que ceux qui y sont estés entremis, qui par les oeuvres ont monstré combien peu il entendoient, et se devoit prendre l'exemple de ce que de fresche mémoire s'estoit faict en Espagne pour remédier aux Communau- | |
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Ga naar margenoot+tésGa naar voetnoot(1) advenues avec moins de fondement et plus légière occasion, et de ce que fit feu l'Empereur, quant, si facilement et si bien, il remédia à ce de Gand, que plusieurs fois et à temps a esté ramentuGa naar voetnoot1, mais les fauls advertissements que l'on donnoit à sa M. et vains espoir aulcuns de luy former, de confiscations et nouvelles inventions des impositions et charges grandes, revenus ordinaires et trésoirs pour soustenir par delà la guerre, sans y employer deniers de Castille, et beaus espoirs de grande victoires de temps à aultre et de tost achever le tout, et bien tout entretenir [aux] frais, et faict si longuement différer les remises d'où l'on la chante longuement sans effect, et cependant ce suyvant tout ce que pouvoit contre ceux des Pays pour le mestre en ombre et diffidence, pour faire entendre que sans eux les dits Pays ne se pouvoient soustenir en obéysance de sa Majesté, afin d'y continuer leur absolu commendement et les pilleries et roberiesGa naar voetnoot2 d'où les soldats se sont enrichys, enchargant tous les désordres et faultes des guerres sur ceux des pays, qu'eux-mes mes faisoient, pour suivre en ce leur accoustumé, comme dessus est dit; mais de ce ensuivirent, comme je dis plus particulièrement, aultres, pour descharger aulcuns que l'on a voulu charger à grands torts; et, de fraische mémoire, nous avons veu si, quand ilz sont seuls, ils font des fautes lourdes et qu'ils ne peuvent charger sur aultres que sur euxmesmes, et signamment en la guerre advenue depuis peu d'années contre les Moures de Grenade et ce qu'ils ont souffert, je peu dire si honteusement, d'une poignée des gens que se anne à leur barbe et, si d'Afrique et de Turquie ils fussent estés aydés, comme ils sollicitoient, l'on en eut veu aultre jeu, et ne diront yà ceux de leur nation que la faulte soit d'aultre que d'eux-mesme, puisque aultres n'y sont estés entremis; et pour retourner à ceux des dits Pays d'Embas, il est clair que les derniers tumultes qu'ont endurés et [pourtés], n'ont heu aultre principal fondement que l'imposition de vint et dix en AlcanalGa naar voetnoot3 qu'on les vouloit sans | |
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Ga naar margenoot+nul fondement de raison charger, et l'on se garda bien de les mestre en praticque au Royaulme de Naples, dont l'on parla avec aulcuns; car c'est un discours que yà de long temps on a faict, que l'on a voulu donner ceste charge et de faire entretenir aux Pays d'Embas un terce de douze mil Espagnols, que je me souviens avoir contredit au retour du peu heureux siège de Mets, et que je dis que l'on feroit bien d'en parler avec feu sa M. impériale qui connoissoit les pays, que je suis asseuré l'eut rabrouhéGa naar voetnoot1 et rejetté, et je désiroys que luy en parla devant sa retraite, de laquelle il nous avoit à aucuns déclairé confidemment son intention, et je ne sçay si l'on luy en parla, mais l'on n'en fit depuis semblent; et quant au dict Alcanal, ceux à qui l'on le communiqua à Naples, le reboutarentGa naar voetnoot2 fort loing, disant que, si l'on le veuloit mettre en prattique, que le Royaulme salteroitGa naar voetnoot3, et les choses estoient lors en termes, que l'on se contenta de n'en faire plus semblant. Mais au Pays d'Embas l'on pensoit que avec une grande crainte de tant de morts, forces et violences, que tout se pouvoit faire, que je contredis dois lors et ensuivant où il appartenoit, et à ceulx-mesmes qui le vouloient mettre en termes, usant en ce de ma rondeur et sincérité accoustumée, mais je n'en fut creu, ou l'on voulu porfierGa naar voetnoot4, dont il succéda que, au lieu que le Prince d'Orange ne trouva en sa première entrée le pays, ny en la noblesse, ny aux villes que l'on craignoit, et que tous montrarent l'affection deue à sa Majesté et prompt vouloir à se maintenir à son obéissance, pour garantir et défendre contre la dicte imposition, aulcuns appelarent le dict Prince d'Orange et nuls des pays de toutes les dix-sept provinces n'y voulurent consentir, et aussi n'estre chose, comme je l'escript, pratticable en lieu de commerce, où une mesme chose se vent en un jour et dix et douze fois, et ont mieux entendu les anciens ce qu'emporte entretenir le commerce pardeçà, puisque sans iceluy le pays ne se peut soustenir, comme l'entendent ceux qui de la qualité d'iceluy ont | |
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Ga naar margenoot+dehue cognoissance, et que du dict commerce peut provenir, non d'aultre la prospérité d'iceluy, toutefois l'on y porfia et y vouloit-on donner à entendre que les Estats l'avoient consenti, que ne se trouva, mais bien par crainte et avec ruse. [Lors m'est long] je dis aucuns à tirer à ce que consentissent aulcune chose dont par argument sophistique l'on vouloit persuader qu'ils eussent indirectement consentu les dicts impositions, que ne fust jamais leur intention, comme ils ont bien monstré, et pour penser soustenir ceste faulte, et donner à entendre que ceste imposition n'estoit la cause de la dicte altération, l'on l'a pensé jetter sur les nouvelles éveschés, lérection desquelles despleu véritablement à aulcuns des Estats, et mesme l'union des abbayes, et l'on a voulu persuader aucuns que je fusse autheur de ceste nouvelleté, mais le imputant à ambition, comme si par ce moyen j'eusse prétendu à l'archevesché de Malines, mais en ce nul ne me peut donner meilleur tesmoignage que sa M. propre et je l'ay, escript à moy de la main de sa M. propre, respondant sur ce que je me plaignois de ce que l'on me chargoit de ceste invention; et par sa lettre sa M. me dict que l'on me faisoit grand tort, confessant que en cette négociation elle s'estoit caché de moy, d'aultant que les aultres et trois Évesques que nous estions lors et moy le contredisions, comme il estoit vraysemblable, pour que il est plus honorable estre und de quatre que ung de dix-sept, et n'avoir besoing de ce titre pour croistre de dignité, estant yà Cardinal avec l'Évesché d'Arras; et quant au prouffit je feroy apparoir qu'au revenu que je y ay receu perte notable, et n'auront oblié sa M. et Mad. de Parme, combien de fois et combien long temps jé refusé d'accepter Maline, et avec quel terme et persuasion l'on me persuada de l'accepter à mon trèsgrand regret, car je prévoyois fort bien de quelle qualité estoit cette nouvauté. S'il estoit bien ou non dresser ces éveschés, je le laisseray débactre; il me suffit que je n'y eus part, ny ne m'en parla oncques sa M. que à son partement, après les bulles despeschées, que lors elle fit avec moy la mesme instance que avec Madame de Parme à feu l'Evesque de Liège de Bergues, que ouffrit beaucoup, que fut que nous voulussions ayder à ceste saincte oeuvre et non la contredire; et je m'asseure que l'intention | |
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Ga naar margenoot+de sa M. a esté fort bonne, et que, si selon icelle I'on procèdoit, elle seroit bonne, et si pour les causes qui le meurent à procurer la dicte union des abbayes, et c'est que l'on la contredit encore, et que aucuns qui debvroient ayder l'intention du Roy et mesme Espagnols, pour donner peult-estre à entendre que ce fut le fondement des derniers troubles, ont sollicités la contradiction, et ayder et monstrer de vouloir traverser à icelle, et y en y a tesmoignage notoyre, mais réalement les derniers troubles sont fondés sur les nouvelles contributions et ont continués pour le mauvais gouvernement, foules et cruaultés incroyables dont l'on a usé pour l'hayne entre les nations, et pour prétendre à l'observation des priviléges des pays, qu'est un point que les Castillans, en leur pays, et aultres d'Espagne ont aultant pour recommandé, quoy qu'ils disent de leur affection envers leur maistre, que ceux des Pays-d'Embas dé leur, et que qui y toucheroit, ils ne salvereroient moyens, tesmoins les dictes Communautés, et ce que se passa aux CourtsGa naar voetnoot1 de Tolédo l'an 38, et ce que tous les jours l'on voit aux Royaumes d'Aragon, Valence, Catalongne, et le mesme au Royaume de Naples, ny partant sont tenus les Siciliens pour rebelles, ni se doibt pour ce le Prince irriter contre eux. Or je laisseray ce propos, que ne [sert] que incidamment à ma [nation] présente, et quant quelqu'un voudra mettre la main à escrire ce qu'est passé en dix ans au dict Pays-d'Embas, il n'aura faulte de matière, pour faire connoistre le tort que en plusieurs endroits l'on a faict aux dicts Pays et faire connoître d'où proviennent les désordres, ce que les a fomenté et accreu ....’ († MS. B. Gr. xxxiii, p. 275). Comparez les Lettres 797 et 834. |
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