vent au début et chez des élèves trop jeunes, devient de plus en plus réfléchi. Sans vouloir insister plus longtemps sur de telles vérités, nous nous contenterons de mettre en garde contre un des principaux écueils que la pratique nous a signalés, et qui est facile à éviter. Si l'élève, après avoir cherché la traduction d'un mot, se voit placé devant une série de synonymes et hésite dans le choix à faire, il fera bien de ne se décider qu'après avoir vérifié, dans l'autre partie du dictionnaire, le sens exact des synonymes en question; ce contrôle est à la fois nécessaire et instructif.
Afin de rappeler sans cesse que les deux langues ont leur génie particulier, M. van Droogenbroeck avait imaginé, en revisant le dictionnaire de poche, de mettre au bas de chaque page une ou deux expressions idiomatiques, dont la traduction littérale est impossible. Il va sans dire que cette heureuse innovation, qui est la propriété de l'auteur, a été introduite également dans le présent ouvrage, et nos efforts ont porté tout autant sur l'augmentation du nombre des expressions intercalées dans le texte et destinées à éclaircir le sens et l'usage des mots, que sur l'extension du vocabulaire proprement dit.
Nous avons mis à profit, comme de juste, les travaux de nos devanciers. Bien qu'il commence à vieillir et que, surtout dans la partie néerlandaise, des mots, que nous avons accueillis, manquent, le dictionnaire de Kramers-Bonte reste un auxiliaire indispensable. Les rapports de parenté qu'il a avec le dictionnaire français-allemand et allemand-français de Sachs-Villate, nous ont déterminés à consulter aussi ce dernier. Et sans vouloir citer tous les ouvrages que nous avons ouverts occasionnellement, nous mentionnerons spécialement les vocabulaires techniques des corps de métiers, publiés par l'Académie royale flamande.
En ce qui concerne l'orthographe française, nous avons respecté celle qui est encore actuellement en usage. Ce n'est pas le rôle d'un ouvrage classique, destiné à être mis entre toutes les mains, de prendre les devants dans la question encore controversée de la réforme de l'orthographe. Pourtant cette question est à l'ordre du jour et le restera, tant qu'elle n'aura pas reçu de solution satisfaisante. En faisant quelques concessions, l'Académie française, gardienne des traditions plutôt qu'adversaire d'une réforme, a reconnu implicitement le bien-fondé de celle-ci. La grammaire, d'ailleurs, suit l'exemple de l'orthographe, ou plutôt elle la devance. L'usage des bons écrivains contemporains n'est plus toujours celui qu'enseigne la grammaire officielle, et celle-ci a également besoin d'être rajeunie. Il se fait donc que l'extérieur des mots, leur aspect physique, si je puis ainsi dire, paraît entouré d'un respect plus grand que la grammaire elle-même, qui touche intimement à la structure de la langue et en modifie, en se transformant, profondément le caractère. Dans cette lente évolution, le lexicographe comme le grammairien sont parfois perplexes. Semblables à ce dieu de l'antiquité, ils devraient avoir deux visages, l'un tourné vers le passé, l'autre vers l'avenir. Quant à nous, et pour la raison indiquée précédemment, nous ne nous sommes écartés de l'orthographe usuelle qu'en un détail, la substitution du trait d'union à l'apostrophe irrationnelle dans les composés avec grand, comme grand-mère, au lieu de grand'mère, etc. Le dictionnaire de Hatzfeld et Darmesteter nous a servi ici de guide.
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Les principales abréviations sont énumérées à la suite de cette préface, mais il en est d'autres avec lesquelles il faut se familiariser et qui supposent une certaine connaissance de la grammaire. Ces abréviations ne présentent rien d'exceptionnel; elles ont trait