touchera la mère, et, au retour, tu prendras le café avec nous.
C'était en face de notre impasse, dans une minable estaminet-épiceries comestibles, qu'un enfant était mort.
Il y avait quatre jeunes filles pour porter la petite bière. La mère, les yeux bien secs, donna avant de partir un verre de genièvre aux porteuses, parce que c'était loin et qu'il pleuvait; et l'on se mit en route. Quelques voisins, hommes aux vestons trop étroits, femmes en cheveux et à petit châle noir, suivaient par politesse.
Je me sentais très loin de ces Flamands pas dégrossis, et cette chevauchée, par les chemins creux, où l'on s'enlisait dans la boue, avec ce cercueil porté par des filles qui, pour éviter les flaques, le faisaient pencher de droite et de gauche, me semblait une chose barbare et irrespectueuse. Puis la faim me talonnait: j'aurais voulu être déjà de retour pour le goûter promis.
En route, le soulier d'une des porteuses s'embourba, et l'on dut déposer le petit cercueil au bord du talus, pour laisser les jeunes filles se reposer. Celle qui avait perdu sa chaussure était harassée: je m'offris à prendre sa place.
La fille me mit son bonnet. Tremblante de