II.
Monsieur.
Je n'ay reçeu autre responce à la lettre, que je vous ai éscrite que celle que mon serviteur m'à mandée, et suis esté fort estonné d'entendre que mon solliciteur à eu le credit de mettre un arrest sur le traittement que me donnent mes seigneurs d'Utrecht; car encores que je luy soye redevable, de quelque somme d'argent, ce n'est pas pourtant la façon dont il faille qu'il use en mon endroit, attendu qu'outre l'interrest qu'il en tire il a asseurances & obligations de mon père des qu'elles il se peut & doibt contenter. Je trouve ce proceder de mon solliciteur fort estrange, n'esperant point que messeigneurs entendent que je soye traitté plus rudement qu'aucun des leurs officiers. Au reste monsieur, son Excellence a trouvé bon que je face un certain voyage, ce qui me fait vous supplier de m'obliger de me faire prester quatre mille francs. Je m'obligerai de les rembourser à messeigneurs dans l'espace des trois mois. Je veux esperer ceste courtoisie d'eux & de vous, & vous supplie de les asseurer que je leur suis très humble & très fedel serviteur. Attendant vostre responce, je vous baise les mains & me signe.
Monsieur!
Vostre serviteur trèshumble à jamais,
Jean de Nassau.
De la Haye, ce 21. de Mars, l'an 1614.
Opschr.: A monsieur, monsieur Leidenbourgh, Utrecht.