Résumé
La première partie présente l'historique de l'étude renardienne. Nous nous concentrons sur l'étude de la toponymie de VdvR. A travers cette étude nous examinons l'étude de la narration dans l'histoire de la civilisation flamande et néerlandaise (mise en relief du caractère national propre, de l'identification locale, de la motivation religieuse, du roman à clefs dans l'histoire flamande...). Nous étudions les canaux, l'influence réciproque des chercheurs, leur motivation et avant tout les résultats. Il s'agit de rassembler et de sélectionner de façon critique des données, et ceci surtout en vue de notre propre étude ultérieure. Ainsi nous prenons conscience des méthodes de précurseurs et des limitations méthodologiques de leur investigation. Après la confrontation de toutes les études et les hypothèses concernart la datation, la localisation et la paternité de l'ouvrage il apparaît que l'approche historico-géographique de VdvR présente des données intéressantes, mais pas de résultats définitifs.
La deuxième partie commence par un aperçu théorique, dans lequel nous examinons quelques aspects de l'espace littéraire et de la toponymie de cet espace. Pour l'analyse de la narration nous nous basons sur le modèle structurel-sémiotique de A.J. Greimas. En outre nous nous basons sur les études sémiotiques de A.J. Gurevich, Ph. Walter, J.M. Lotman et autres.
En premier lieu nous analysons les aspects formels des espaces narratifs centraux cour-tanière. De même l'espace intermédiaire le plus important, le village, est mis en relief (la qualification des villageois, leurs activités, la parodie, le rite, le rire, le scabreux et le carnavalesque). Après le compre-rendu des mondes divers en tant qu'espaces statiques, nous examinons comment ces espaces agissent l'un sur l'autre au moyen d'une lecture linéaire et de l'analyse de VdvR à l'aide du modèle dynamique de Greimas. Le modèle, qui est utilisé en fontion de l'analyse, nous permet de structurer la narration et de la diviser en quatre parties: (1) les plaintes et l'entrée de Cantecleer, (2) les quêtes des messagers Bruun, Tibeert et Grimbeert, (3) la condamnation et la réconsiliation, et enfin (4) le règlement de comptes final. Chacune de ces phases va de pair avec un changement d'espace important.
L'analyse est en même temps un dialoque avec les études de e.a. H.R. Jauß, G.-H. Arendt, P. Wackers, F. Lulofs, J.D. Janssens et A.Th. Bouwman. Puisque nous comparons en détail le récit de Willem à son example français Le plaid, nous prenons position contra A.Th. Bouwman (1991), qui considère VdvR comme le résultat d'un auteur compilant. Nous élaborons l'hypothèse que Willem n'utilisait qu'un manuscrit en ancien français: un manuscrit du type ms. a (apparenté à a’). Nous analysons le récit sur le décor du roman courtois, en accentuant les espaces différents. Au centre il y a le combat entre le monde de Nobel et celui de Reynaert. Le monde de Nobel est stucturé de façon formellement harmonieuse. Le monde de Reynaert est un univers peu courtois, qui est marqué par le courbé et le multiple. Finalement la ‘Reynaerdie’, ce langage rusé et méchant du renard, mènera le monde de la cour au déclin. Dans notre analyse apparaît une image négative du renard.