Échos limbourgeois
(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij
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Le cortége, qui te caresse,
S'éclipsera malgré tes voeux,
Quand l'approche de la vieillesse
Eteindra l'éclair de tes yeux.
Et quelle triste destinée
T'attendra dans les noeuds d'hymen!
Par le plaisir bientôt fanée,
La plus belle n'a qu'un matin.
Des attraits qu'importe l'empire,
Si le coeur ne s'ennoblit pas?
Cette tête de mort, Elvire,
Plus tard tu lui ressembleras.
Que la vertu te soit donc chère!
C'est le seul lustre de tes jours.
La beauté peut un moment plaire;
Une belle âme plaît toujours.
Non, ne crois pas que, pour tes charmes,
Je n'éprouve que du mépris:
Deux yeux aimables sont des armes
Qui, peut-être, m'ont trop soumis.
Mon tort n'est pas l'indifférenee;
De doux piéges m'ont retenu;
Mais les lèvres de l'innocence
Sont le trône de la vertu.
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Que sont les attraits et la grâce,
Dans une âme sans pureté?
La mort est froide comme glace
Auprès du feu de la beauté.
Le vent courbe la fleur qui tremble,
Et brise le lis orgueilleux:
Beauté, vertu, forment ensemble
L'ange qui chante dans les cieux.
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