Échos limbourgeois
(1842)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij
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Entends-tu la bruyante roue,
Qui tourne et fait bondir ces eaux?
Vois-tu comme le flot se joue
En retombant sur d'autres flots?
Ce bruit, c'est le fracas du monde,
Où chacun s'égare et se perd,
Et la joie est comme vette onde
Qui passe sur un tapis vert.
Semblable à la vie éphémère,
Cette onde coule chaque jour,
Et sa course, hélas! passagère,
Quitte sa rive sans retour!
Fille du Printemps, cette rose
Que ta main ravit aux Zéphyrs,
Au soleil du matin éclose,
Est l'emblême de nos plaisirs.
Son éclat en a la durée;
Vainement tu la vois briller:
Cette rose, belle et parée,
Ne s'ouvre que pour s'effeuiller.
Splendeur, plaisirs, tout eet chimère;
Ce monde offre un aspect trompeur:
Estelle, il n'est, sur cette terre,
Qu'un seul vrai bien: la paix du coeur!
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