Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermd
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contre son frère soutenu en ce point par le duc de Bedford, a cherché et a enfin réussi à faire rentrer mylord Granville, sinon dans le ministère (proprement dit) du moins dans un poste, qui lui fournira occasion de se servir utilement du crédit, que mylord Granville a sur l'esprit du roi pour engager S.M. à faire pour le soutien de la cause commune sur le continent des pas, auxquels S.M. n'a jusqu' à présent nullement été disposéeGa naar voetnoot2). Mr. Pelham de son côté sachant combien son frère et Granville pensent de même sur les affaires du continent et sur l'argent requis pour les tenir en train, a longtems appréhendé, que Granville ne rentrât, mais enfin le duc de Newcastle a trouvé moyen de persuader son frère et le chancelier à faire entrer Granville comme président du Conseil Privé. (Le chancelier qui n'avoit pas été trop bien traité par Granville en 1743, craignoit aussi de le voir rentrer)Ga naar voetnoot3). Mylord Holdernesse, qui vient d'être fait sécrétaire d'état, ne peut se séparer du duc de Newcastle, non seulement par reconnaissance, mais aussi parcequ'il ne lui est pas possible de se soutenir sans lui, n'ayant pas de parti pour se soutenir lui-même et se trouvant par là obligé de se tenir à celui des Pelhams. Il faut ici observer, que quoique les deux frères diffèrent quelquefois d'opinion sur les affaires étrangères, ils se réunissent pourtant dans ce qui regarde le soutien de leur parti, qui est si fort et si solidement établi, qu'il n'y en a aucun qui lui puisse être opposé. Il y a encore à la vérité des restes de l'ancien parti walpolienGa naar voetnoot4), qui tiennent encore ensemble et pour lesquels monsieur Pelham a quelquefois trop d'égards, parcequ'il craint le bruit et les oppositions. Mais ils n'ont pas le pouvoir en main et ceux, qui en sont, sont très peu consideréz personnellement dans le public. Le seul homme, qui pourroit embarasser le ministère présent est le duc de Bedford. Mais il n'a aucun des talents, qu'il faut pour former, ni pour soutenir un parti; qui et l'idée, où le public est que mylord Sandwich mène le duc de Bedford et lui fait faire ce qu'il veut, achève de perdre le duc de Bedford dans le public. Tout ce que j'ai vu en Angleterre de gens sages et prévoyants, jugent, que le ministère d'à présent est plus ferme et plus solidement établi, qu'il n'a jamais été auparavant et qu'aucun ministère | |
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ne l'a été depuis bien des années, surtout depuis que la régence, en cas de minorité, a été réglée comme elle l'est. De là il me paroit pouvoir conclure, que c'est avec ceux, que l'on sait être bien disposés dans ce ministère, que l'on doit concerter et prendre ses arrangements pour réussir. Il faut pourtant prendre garde à une chose: c'est de ne pas donner au duc de Newcastle des jalousies dont il est très susceptible - - -Ga naar voetnoot5) Ce dernierGa naar voetnoot6) s'est si publiquement déclaréGa naar voetnoot7) et a fait en conséquence des démarches si fort marquées (quelques-unes même assez précipitées), qu'il sent, que son honneur y est engagé et qu'il ne peut plus reculer sans se prostituer. Il me semble, que de tout cela ensemble l'on peut tirer parti pour l'avancement d'un système solide, que celui a été suivi jusqu'à présent. Mais alors il faut cesser de traiter les affaires par mémoires instructifs, qui déplaisent en Angleterre au point, qu'on est obligé de les cacher au roi et même à quelques uns du ministère. (Le roi les appelle des pamphlets de Bartenstein et n'en veut jamais lire aucun; à peine même les regarder.) - - -Ga naar voetnoot8) La prudence veut, que l'on se serve des seuls moyens, que l'on a pour parvenir au seul but, que l'on doit et que l'on peut avoir, assavoir de tenir unis des alliés, dont la séparation est la ruine inévitable. Si l'on y peut réussir du tout d'une manière efficace, ce ne sera qu'en allant pied à pied et en ne faisant rien que de concert avec ceux sur les sentiments desquels on peut compter et surtout rien, qui puisse déranger leurs mesures ou qui puisse cabrer monsieur Pelham et le chancelierGa naar voetnoot9). |
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