Briefwisseling en aantekeningen. Deel 2
(1976)–Willem Bentinck– Auteursrechtelijk beschermdDen Haag, mei 1750Ga naar voetnoot1)(Particuliere mededelingen). Vous savez à peu près ou en étoit l'affaire de SurinameGa naar voetnoot2) à votre départ et le nombre de plaintes, que les habitans de cette colonie avoient porté pendant plus de deux ans contre le gouverneur Mauritius. Cet hiver il est venu des nouvelles de ce paîs là que le gouverneur et le conseil avoient trouvé bon de faire la paix avec les esclaves transfuges et de traitter avec eux comme avec une nation libre. Les habitans de la colonie et les interessez ont d'abord crié, que cette paix seroit la ruine de la colonie et qu'il ne seroit plus possible de contenir les esclaves | |
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et qu'ils deserteroient tous les uns après les autres, dans l'esperance d'obliger les blancs de les reconnoitre pour gens libres aussi bien que leurs camarades avec qui on venoit de traitter et qui seroient tous les jours renforcez par cette desertion journalière, de manière qu'on devoit s'attendre que la fin de ceci seroit de voir massacrer tous les blancs à Suriname. J'ai eu à ce sujet des memoires de St. MartinGa naar voetnoot3) et de Van EysGa naar voetnoot4), qui pressoient extremement, qu'on portat remede à cet desordre. J'ai presenté le Prince à qui j'ai toujours repeté les propres termes de Van Eys, qu'il n'y avoit pas une demie heure à perdre. J'ai fait tout ce que j'ai pu aux états generaux, le tout à peu près sans succès. Enfin il y a environ quinze jours, qu'on eut nouvelle de Suriname, que les esclaves de la plantation d'un nommé ThomasGa naar voetnoot5) avoient massacré leur maitre et son écrivain, avoient ruiné la plantation et s'etoient sauvez. Qu'il y avoit meme quelque complot avec des esclaves d'autres plantations dont quelques uns etoient arretés etc. Ce bruit a fait peur, è ce qu'il m'a paru, au Prince et à la Princesse comme un commencement d'accomplissement des predictions des interessez, qui avoient presagé ces suites de la paix. Je leur en ai parlé de la manière la plus forte et ai dit entr'autres qu'une des circonstances, qui me faisoient le plus de peine étoit, qu'après l'avénement du Prince, la Republique perdit sa plus belle colonie, malgré toutes les representations, qu'on avoit fait pendant trois ans pour faire prendre des mesures pour la sauver. J'ai aussi échauffé le pensionnaire et le greffier de sorte qu'on a travaillé aux moyens d'y envoyer du secours et quelques personnes de confiance pour y mettre ordre et redresser provisionellement les griefs. Le dessein est d'y envoyer 700 hommes d'infanterie tirez de tous les regimens avec des officiers à la pension. Le general Cornabé a été beaucoup consulté dans cette affaire, ou il seroit, je crois, fort propre lui meme, s'il entendoit la langue. Mais il faut, que les géneraux Burmania et Rouse soient employez et leurs avis pris et Cornabé me dit mercredi le 20, qu'il | |
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avoit demandé à monsieur Burmania si les ordres pour les detachemens etoient partis, que Burmania lui avoit repondu, qu'oui, mais que l'ayant ensuite demandé à Rousse, celui ci avoit repondu, que les ordres n'étoient pas partis. Ainsi vous voyez comme tout s'en va en brouée d'andouilles ou se fait trop tard par la capacité des gens que l'on employe et veut employer contre rime et raison. Par parenthèse il faut que je dise, que je suis très content de tout ce que j'ai vu de la conduite de monsieur Cornabé cet hiver, il est fort actif et prudent. Comme le Prince ne tire point parti du pouvoir et du credit, qu'il a dans la République pour se faire valoir et dans le païs et au dehors, je vois, qu'il diminue en consideration dans l'interieur ou l'on dit, qu'il ne sait pas prendre de parti et qu'il n'a point de fermeté et chez les puissances étrangères, la Republique et son chef tombent dans le mépris. Vous aurez apparemment vu la lettre du duc de Newcastle à monsieur Keith, touchant les informations, qu'il avoit eu, que la France vouloit bien, qu'on entrat en negotiation sur les assurances, que la Suede pourroit donner sur la forme de son gouvernement et par ces premières informations devoit etre prise pour mediatrice, mais le duc de Newcastle a des nouvelles, que la France dit, que cela n'est pas necessaire et qu'elle fera les propositions elle meme à la cour d'Angleterre. Il ne me paroit pas, que l'on ait gagné grand chose en sondant le terrain pour voir comment on recevroit une lettre du Prince au roi de France; si ce n'est de voir que ce roi ne veut pas lui donner le titre de prince d'OrangeGa naar voetnoot6). (Verder over het verdrag met de keurvorst van Beieren; Gronsfeld, etc.). |
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